Posted On 12 août 2025

Le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) confirme le CNRS : ça chauffe fort à Grenoble du fait de l’intense urbanisation décidée par la municipalité. 

En 2022 Grenoble avait été classée première grande ville Française pour les ilots de chaleur. La carte interactive mise à disposition par le CEREMA confirme ces inquiétantes données. Les élus Rouge/Verts ont décidé le contraire de ce qu’il faut faire dans une cuvette géographique particulièrement menacée par le réchauffement climatique.


La carte publiée par le CEREMA : Grenoble est pratiquement dans sa totalité en zone rouge, celle de l’élévation dangereuse des températures du fait de l’urbanisation

LES « ÉCOQUARTIERS » (!) SUBISSENT LES MÊMES HAUSSES QUE LES ANCIENS

Etonnamment les nouveaux quartiers ont été classés en zone grise, « large low-rise » selon la nomenclature internationale (grands bâtiments bas) pas répertoriés, alors que lorsqu’on observe la carte des températures publiées par ce même CEREMA on constate que les nouveaux « écoquartiers » (!) subissent les mêmes élévations de températures que les anciens quartiers ! 

BONNE, PRESQU’ILE, FLAUBERT: LES TEMPÉRATURES MONTENT

Qu’il s’agisse de la caserne de Bonne, de la Presqu’ile ou de Flaubert en construction, sans parler des anciens comme Vigny-Musset ou Bouchayer-Viallet. L’urbanisme Rouge/Verts a donc bien aggravé la situation en ne corrigeant pas la tendance permettant de lutter contre le réchauffement climatique. 

Autant on peut pardonner aux Maires des années 60 et 70 de ne pas l’avoir anticipé par méconnaissance, autant on peut accuser de crime contre les générations futures ceux qui ont continué après 2014. 

LA POPULATION PRÉCAIRE PLUS EXPOSÉE

Le Cerema souligne que « ce sont les communes les plus densément urbanisées, et où l’exposition des habitants aux pollutions et nuisances environnementales (températures élevées en été, pollutions aux particules, au bruit) est la plus forte. L’état des lieux montre aussi que la population précaire, dont l’état de santé est généralement moins bon, y est plus importante ».


La carte de l’élévation des températures prouve que les nouveaux « écoquartiers » (Presqu’ile, De Bonne, Flaubert…) n’améliorent aucunement la situation car les zones vertes jaunes et marrons représentent une élévation de +3 à +4,5° (les ronds sont les capteurs de températures)

LES FAUSSES MAUVAISES SOLUTIONS

Mais dans le Dauphiné (10/8/25) Baptiste Kolenc, reprenant le Cerema, estime que « Grenoble (est) bien consciente du problème » (!). Bien entendu on évoque les fausses mauvaises solutions pour lutter contre le fameux « étalement urbain » car « il vaut mieux adapter finement la zone dense en y rajoutant de la végétation et des espaces verts plutôt que de bétonner plus de campagne aux alentours ». 

GRENOBLE CRÉE DES CANYONS URBAINS …

Mais rien sur la nouvelle bétonisation, rien sur ces fameux « écoquartiers » dense à la part nature très faible, critiqués à Grenoble y compris par un membre du GIEC. Le Cerema rappelle aussi que « les canyons urbains limitent la circulation d’air et favorisent le stockage thermique. » C’est ce que la municipalité réalise partout où elle peut et notamment cours de la Libération avec les opérations Galtier et l’éradication de tous les jardins qui demeuraient encore, afin de réaliser des immeubles de grande hauteur, sur tout le cours, de Grenoble au Rondeau.

… RÉDUIT DES PARCS ET JARDINS

Dans un quartier hyper densifié comme Jean Macé, la municipalité réduit d’un tiers le modeste jardin Tarze (5000 M2) pour la construction d’un immeuble ! 

Il ne se trouve personne – étrangement – pour faire le lien entre ces choix urbanistiques catastrophiques et le record d’ilot de chaleur de la ville. 


Cours de la Libération, hier, aujourd’hui, demain : la création d’un cours « canyon », exactement ce qu’il ne faut pas faire si on veut éviter les ilots de chaleur

PIOLLE : CE N’EST PAS DE MA FAUTE

Après des années de déni, Eric Piolle a fini par reconnaitre l’existence de l’étude du CNRS révélée par Jean-Benoit Vigny dans le DL (17/6/22). Mais, selon lui, cette étude publiée en 2022 est basée sur des données antérieures à 2018. Ce n’est pas de sa faute. Pourtant élu en … 2014 il n’est pas concerné !  « Non M. Carignon, Grenoble n’est pas devenue la première pour les ilots de chaleur sous notre mandat » a t-il osé lancer au Conseil Municipal, alors qu’elle a été qualifiée comme telle en 2022. 

LE DERNIER CÈDRE BLEU ABATTU RUE THIERS

Cette ridicule dénégation a pour objet de poursuivre la politique actuelle d’urbanisation de la cuvette. Ces dernières semaines, le symbolique abattage d’un magnifique cèdre bleu – le dernier – dans une cour de la rue Thiers pour construire encore a été la goutte d’eau montrant que le plan d’urbanisme permettait tout.

A. CARIGNON A PROPOSÉ LA SANCTUARISATION DES ESPACES NATURE

La municipalité ne pouvait empêcher ce qu’elle avait rendu légal. Pour la première fois Piolle a même été contraint de déclarer « je ne cautionne pas la coupe de l’arbre ». Ce qui lui fait une belle jambe à l’arbre. Mais pourquoi a t-il refusé de sanctuariser les espaces nature dans le plan d’urbanisme, comme le lui a demandé sans cesse Alain Carignon ?

GRENOBLE HANDICAPÉE POUR LA NEUTRALITÉ CARBONE EN 2050

Le diagnostic est simple : cette folie ne permettra pas à Grenoble d’atteindre la neutralité carbone en 2050 puisque les puits d’absorption de carbone sont de plus en plus réduits. CNRS, Cerema, GIEC … les études scientifiques sur Grenoble se suivent et se ressemblent. Le jugement est sans appel. 

L. RUFFIN (Verts/LFI) VEUT AJOUTER 5000 HLM ! 

Arrivant avec ses ... 5000 HLM annoncés à construire, Laurence Ruffin ( Verts/LFI) la candidate désignée par Piolle va prendre un parpaing symbolique en plein visage. Cette nouvelle annonce pour lutter contre « les ghettos de riches » de Grenoble (!) outre son infaisabilité foncière, vient heurter cette réalité d’une ville désormais inadaptée au réchauffement climatique qui s’accélère.

Décidément le terrain est de plus en plus miné par ceux qui avaient mission de le dégager.