Le ton est résolument volontariste. Le 17 juillet, le préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc, et la préfète de police déléguée, Corinne Simon, annoncent « une stratégie renforcée de lutte contre la délinquance et les trafics dans le centre-ville de Marseille ».
Parmi les mesures fortes, la présence quotidienne dans le centre-ville d’une compagnie de CRS. Objectif : « Pilonner les points de deal et saturer l’espace à des fins dissuasives. » Autrement dit, précisent les deux hauts fonctionnaires dans leur communiqué commun, « cette mobilisation d’une soixantaine de policiers supplémentaires – chaque jour, aux horaires auxquels la délinquance, les nuisances et les trafics sont les plus marqués – permettra d’assécher le trafic, de siphonner l’argent des réseaux et d’interpeller leur main-d’œuvre ».
Pour les associations, si les effets de cette présence policière renforcée se font sentir, elles constatent également un déplacement du trafic et des usagers de drogue dans des rues plus éloignées (lire notre reportage). Signe que la réponse de fond au fléau de la drogue ne peut se limiter à la seule mobilisation de la police sur le terrain.
Réorganisation de la préfecture de police
D’ailleurs, le sujet très sensible et instrumentalisé par la droite marseillaise de la halte soins addictions (HSA) revient au premier plan, ce dont se réjouit la première adjointe à la mairie, Michèle Rubirola (lire ci-dessous). Car les collectifs et associations y sont désormais favorables. Ils constatent, en effet, la détresse des usagers et les conséquences délétères de leur errance au cœur de la ville.
Les services de l’État saluent aussi le rôle de ces citoyens engagés et exigeants. Ainsi, dans leur communiqué, le préfet et la préfète de police déléguée saluent « le travail remarquable des collectifs d’habitants et des associations, en lien avec les élus, régulièrement reçus par les services de l’État ». Ils soulignent l’importance de la réorganisation en cours de la préfecture de police dans le département des Bouches-du-Rhône. Le but est notamment de traiter « en concertation et globalement les problématiques de délinquance mais aussi du cadre de vie, d’usages de l’espace public, de prévention ou de santé publique ». Car la drogue est un fléau qui nécessite plusieurs réponses.