Le gouvernement américain a sanctionné mardi un groupe armé accusé de trafic illicite de minerais dans l’est du Congo, alors que Washington tente de mener des efforts de paix dans la région tout en faisant pression pour un accès des États-Unis aux minerais de la région.
Un haut responsable du gouvernement américain, s’exprimant sous couvert d’anonymat avant l’annonce officielle, a déclaré que les départements d’État et du Trésor sanctionnaient le groupe armé PARECO, qui contrôlait le site minier clé de Rubaya pour l’extraction de coltan de 2022 à début 2024.
«Pendant cette période, PARECO a généré des revenus en supervisant les opérations minières, en collectant des taxes et des frais illégaux pour les mineurs et en se livrant à la contrebande de minerais. Il a également imposé le travail forcé et exécuté des civils dans les zones minières sous son contrôle», a expliqué le responsable à Washington.
Les États-Unis sanctionnent également la société minière congolaise CDMC, accusée d’avoir vendu des minerais provenant de mines proches de Rubaya et introduits en contrebande, ainsi que deux exportateurs hongkongais, East Rise et Star Dragon, qui ont acheté des minerais provenant de la zone minière. Le Département d’État a annoncé le gel des avoirs du groupe armé et des entreprises aux États-Unis ou sous contrôle américain, et l’interdiction de toute transaction avec eux.
Rubaya est actuellement sous le contrôle du groupe rebelle M23, déjà visé par des sanctions américaines.
Le site minier se trouve au cœur de l’est du Congo, une région riche en minerais de ce pays d’Afrique centrale, déchirée depuis des décennies par la violence des forces gouvernementales et de différents groupes armés, dont le M23, soutenu par le Rwanda, dont la récente résurgence a intensifié le conflit et aggravé une crise humanitaire déjà aiguë.
En juin, le Congo et le Rwanda ont signé un accord de paix, facilité par les États-Unis, pour mettre fin au conflit tout en aidant le gouvernement américain et les entreprises américaines à accéder aux minerais essentiels de la région.
Le Congo et les rebelles du M23 ont également convenu de signer un accord de paix permanent d’ici le 18 août, mais la reprise des combats a compromis cet effort.
Mardi, le Congo et le M23 se sont mutuellement accusés d’avoir violé l’accord en attaquant les forces adverses.
— Jean-yves Kamale a réalisé son reportage depuis Kinshasa, au Congo, et Justin Kabumba depuis Goma, au Congo. Matthew Lee, journaliste à l’Associated Press à Washington, a contribué à ce reportage.