Par
Emma Ressegaire
Publié le
12 août 2025 à 15h29
Début août, Franck Chaumès, président national de l’UMIH Restauration, a tiré la sonnette d’alarme face à une chute de la fréquentation des restaurants pendant la saison estivale. D’après lui, l’activité des restaurants, sur le plan national, est en baisse de 30 % par rapport à la même période l’année dernière.
Au niveau local, Thierry Fontaine, président de l’UMIH du Rhône, monte lui aussi au créneau. Si dans le département ce n’est pas une baisse de 30 %, les chiffres ne sont guère mieux.
Canicule, destinations touristiques et hausse des coûts
En effet, la baisse qui était à 10 % en juin, tourne autour de 15-20 % pour ce mois de juillet.
À cette période très compliquée dans le domaine de la restauration, le président voit trois raisons principales. La première est la canicule qui dissuade d’aller manger en terrasse, voire de sortir tout simplement. « Cela nous plombe vraiment. Beaucoup de personnes vont plutôt vers les lacs. Ils désertent la ville, car il fait beaucoup trop chaud », constate Thierry Fontaine.
La deuxième serait la régression de la France dans les destinations touristiques. « La France est passée de la 1ʳᵉ place, en termes de tourisme, à la 4e. Nous sommes devenus une destination d’étape avant d’aller en vacances », indique le professionnel.
Enfin, la troisième, serait la hausse du coût de l’énergie et des matières premières. « Quand l’énergie a augmenté, on nous a dit que cela coûtait plus cher de fabriquer des bouteilles et leurs contenants comme des jus et des sodas. Parfois 32 % d’augmentation sur l’année. Depuis, l’énergie a baissé et ils n’ont pas rebaissé les prix », explique en exemple Thierry Fontaine.
Par conséquent, les prix au restaurant ont augmenté et les Lyonnais ne peuvent pas y aller autant de fois qu’ils veulent. « Je comprends le consommateur qui fait des choix et qui trouve que ça lui coûte trop cher », relate le président.
Créer un ticket pouvoir d’achat
Mais face à cette situation, le professionnel s’inquiète : « Aujourd’hui, on est à bout de souffle. La restauration est clairement en danger et je ne suis pas alarmiste. On va perdre des restaurateurs, pas ceux qui font de l’industriel ou de la mal bouffe, mais ceux qui font du fait maison, du qualitatif, car cela coûte plus cher. On va perdre le qualitatif en premier, c’est triste.«
Pour essayer de pallier cette baisse d’activité dans le domaine de la restauration, Thierry Fontaine réitère les demandes de la profession qui souhaite avoir un ticket pouvoir d’achat. « Cela ne dérange personne que le ticket-restaurant finisse dans les supermarchés. Mais si j’utilisais un ticket énergie au restaurant, cela serait bizarre non ? Donc, il faudrait créer un ticket pouvoir d’achat que l’on donne aux 20 millions de salariés en parallèle du ticket-restaurant », conclut-il.
À noter, qu’en France, 25 restaurants par jour mettent la clé sous la porte.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.