Par
Margot Fournie
Publié le
16 avr. 2025 à 10h40
Strasbourg accueille une halte soins addictions (HSA), nommée Argos, depuis 2016. Géré par l’association Ithaque, le lieu accompagne les usagers de drogues vers le soin, leur propose une écoute et un hébergement.
Problème : cette expérimentation devrait s’arrêter le 31 décembre prochain, laissant la structure et ses patients dans le flou.
Deux associations attaquent l’État en justice pour « inaction »
Les associations Médecins du monde et la Fédération addiction ont pris les devants. Lundi 14 avril, elles ont attaqué l’État en justice, notamment pour « inaction » et ont demandé au tribunal administratif la pérennisation de la salle de consommation de Paris et de Strasbourg.
Sur son site Fédération addiction précise que « Médecins du monde initie deux procédures contentieuses inédites en matière de réduction des risques : cette démarche vise à dénoncer l’obstruction de l’État à la mise en place de haltes soins addictions (HSA). La Fédération addiction s’associe à cette action en justice, convaincue que l’absence de création de nouvelles HSA constitue une faute grave de l’État. »
Par ailleurs, la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, s’est également exprimée à ce sujet via un communiqué. Elle aussi a appelé à la pérennisation des salles.
Vidéos : en ce moment sur Actu« Un soutien bienvenu » pour la halte soins addictions de Strasbourg
« Ce soutien des deux associations, cette mobilisation est bienvenue », assure Nicolas Ducournau, chef de service à la HSA de Strasbourg.
Tout simplement parce qu’en « l’état actuel des choses, on n’a aucune visibilité sur la suite. »
En 2024, 740 personnes sont venues à la HSA
Nicolas Ducournau rappelle qu’en « 2024, 740 personnes différentes sont venues à la HSA. C’est 2200 depuis son ouverture. On en a 50 qui viennent chaque jour. »
Sans cette structure, ces « usagers perdront une chance d’accéder aux soins. Ils seront contraints de consommer dehors, dans de mauvaises conditions. Ça les replongera dans un isolement, puisque l’on est aussi un lieu d’écoute. Certains seront mis à la rue comme on les héberge. »
Inquiet, il glisse que « ça engendrera des problèmes pour les patients, mais aussi pour les Strasbourgeois. »
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