Par

Bernadette Ramel

Publié le

12 août 2025 à 16h35

  »Elle avait peur, elle m’avait dit : ‘il va me tuer’ », a confié au Pays Malouin une habitante qui connaissait Tatiana. Cette jeune femme de 36 ans a été assassinée, en pleine rue, par un ex-conjoint, dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 août 2025, à Saint-Jouan-des-Guérets, près de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Elle était la mère de trois enfants. Ses deux filles, âgées de 15 et 17 ans, ont assisté au féminicide. Son garçon de 8 ans n’était pas là ce soir-là. Celui qui a commis l’irréparable, âgé de 38 ans, n’était pas leur père.

En bas de l’immeuble

« Quelques minutes avant l’assassinat, la victime et ses deux filles avaient constaté la présence du mis en cause en bas de l’immeuble dans lequel elles habitaient, a indiqué le Parquet du tribunal de Saint-Malo dans un communiqué daté du 12 août. Elles avaient alors décidé de descendre de l’appartement. S’en suivait une altercation entre le mis en cause, la victime et une de ses filles. Il portait des coups à la victime à l’aide d’une arme blanche et quittait les lieux. »

L’autopsie pratiquée le 11 août a confirmé « la présence de deux plaies par arme blanche situées au niveau du cou, qui avaient entraîné le décès ». 

Machette

L’homme a pris la fuite avant d’être retrouvé chez lui vers 3 heures du matin, dans le quartier de Trélat à Taden, près de Dinan. C’est là qu’il a été abattu. 

« Les investigations (…) révélaient qu’à la vue des gendarmes qui tentaient de l’interpeller, le mis en cause décidait de rentrer précipitamment dans son véhicule d’où il venait de sortir afin d’y récupérer une machette. Il adoptait alors une attitude active très menaçante à l’égard des militaires de la gendarmerie », poursuit le Parquet. 

Le pistolet à impulsion électrique n’ayant pas suffi, un militaire a fait usage de son arme à plusieurs reprises. Deux impacts de balles, ayant entraîné une hémorragie interne, ont été relevés lors de l’autopsie. « L’usage du taser » a aussi été confirmé. Après « une mise en situation », la garde à vue du gendarme a été levée. Les investigations se poursuivent. 

Harcèlement

Dans le voisinage de la victime, à Saint-Jouan-des-Guérets, on sait que ce trentenaire « rôdait » régulièrement dans les parages et qu’il ne la « lâchait pas » depuis qu’elle l’avait quitté. Il avait même crevé les pneus de sa voiture et fracassé une des vitres. 

Le substitut du Procureur a confirmé que Tatiana avait fait enregistrer deux plaintes avant le drame.

Dans la première déposée au commissariat de police de Saint-Malo le 18 juillet 2025 (complétée le 7 août 2025), elle exposait s’être séparée de son concubin début juillet 2025 et que depuis cette date, ce dernier, afin de la reconquérir, lui envoyait de nombreux messages, tentait de la joindre fréquemment par téléphone et se présentait régulièrement à son domicile, parfois pour lui déposer des fleurs ou demander de récupérer des effets personnels. Elle affirmait ne jamais avoir été victime de violences physiques, verbale ou sexuelle ni de menace de mort de la part de l’intéressé. Ces faits étaient qualifiés par le service d’enquête lors du dépôt de plainte de harcèlement commis par un ancien concubin.

Le Parquet de Saint-Malo

Dégradations

Quant à la seconde plainte, elle a été faite à la brigade de gendarmerie de Châteauneuf d’Ille-et-Vilaine « pour des faits qualifiés par le service enquêteur de dégradations contraventionnelles. La victime suspectait son ancien concubin d’avoir dégradé son véhicule ». 

« Le 8 août 2025, ces deux enquêtes étaient en cours », spécifie le Parquet.

D’après les informations du Pays Malouin, l’homme était déjà connu pour des violences conjugales. Il avait au moins un enfant né d’une autre union. On ne sait pas, cependant, s’il avait déjà été condamné, ni s’il avait déjà été convoqué par les forces de l’ordre suite aux démarches de Tatiana.

Ses deux filles prises en charge

Les deux filles de Tatania ont été prises en charge conformément au protocole de prise en charge des enfants mineurs présents lors d’un homicide ou de violences graves commis au sein du couple. Elles « ont été transportées par les gendarmes et prises en charge dans un service spécialisé du centre hospitalier de Saint-Malo en lien avec le service de l’aide sociale à l’enfance, aux fins d’une évaluation médicale, sociale et pédopsychiatrique ». Une ordonnance de placement provisoire a été prise et le juge des enfants a été saisi. 

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