Par
Enzo Legros
Publié le
13 août 2025 à 7h12
Sous le soleil ardent du mois d’août 2025 à Toulouse, certains usagers Tisséo endurent difficilement la canicule. En attendant avec hâte de pouvoir faire signe au conducteur du prochain bus, de nombreux voyageurs de la métropole doivent prendre leur mal en patience en plein soleil. Beaucoup d’arrêts de bus ne sont pas équipés d’abris. Sans endroit où s’asseoir ni surface d’ombre où se réfugier, de simples poteaux marquent les escales. Mais pourquoi n’y a-t-il pas un abri à chaque arrêt ? On vous explique.
Près de 3 800 arrêts non-couverts
Il n’est pas rare de croiser des arrêts sans abri dans la métropole de Toulouse. Interrogé par actu Toulouse, Tisséo en compte 3 790 sur son réseau. Ils ne se trouvent pas que dans les communes en périphérie de la Ville rose ou dans les petites rues. Pas plus loin qu’à la station de métro Marengo-SNCF, à proximité de la gare Matabiau, l’attente se passe debout à l’arrêt de la ligne 9.
Un arrêt de bus à proximité de la gare Matabiau ne dispose pas d’abribus, malgré la largeur du trottoir disponible. (©Enzo Legros/actu Toulouse)
« Il y a de la place pourtant, c’est étonnant », s’interroge une touriste à proximité du poteau. Sur cette ligne, les bus s’arrêtent toutes les 11 minutes maximum entre 8h et 19h. « Le matin l’arrêt est à l’ombre, mais l’après-midi, on ne dirait pas non à un petit abri », témoigne à son tour un jeune toulousain habitué.
Une liste de normes à respecter
Dans l’idéal, l’installation d’un abribus ne devrait pas être cause de débat. Mais pour Tisséo et Toulouse Métropole, qui se partagent la gestion des installations, poser un banc sur un trottoir n’est pas une décision anodine. Chaque localisation doit être étudiée pour s’assurer que l’aménagement n’entrave pas d’autres politiques publiques en cours. La question du « respect des normes d’accessibilité, en particulier pour les cheminements des personnes à mobilité réduite » entre par exemple en jeu, explique Tisséo.
Sur des trottoirs trop étroits, la pose d’un abribus est pour cette raison impossible, afin d’assurer le passage d’un fauteuil roulant.
Un quota minimum de montées à atteindre
Pour qu’un aménagement soit jugé cohérent, il faut également que l’arrêt en question atteigne un nombre de montées par passage assez haut. Tisséo indique que le quota se situe entre « 30 à 50 montées minimum ». Cela explique notamment pourquoi des abribus ne sont pas systématiquement installés lorsque le trottoir est assez grand, ou même parfois très spacieux.
Ici à Tournefeuille, le trottoir est très large à cet arrêt de bus Tisséo, mais aucun abribus n’est installé. (©Nina Hossein-Zadeh)
Par exemple à Tournefeuille, sur la ligne 48 du réseau Tisséo, la place ne manque pas au niveau de l’arrêt Passerive. Mais sur l’année 2024, cet axe de bus ne comptait en moyenne que 20 montées par arrêt, insuffisant donc pour pouvoir être équipé.
Des atteintes parfois longues sans équipement
Là où le sujet devient un casse-tête, c’est justement que certaines lignes qui ont un passage très faible en auraient bien besoin. Sur la ligne 48, les habitants de Tournefeuille doivent attendre 30 minutes pour avoir leur bus. Au soleil l’été ou dans le froid l’hiver, patienter dans ces conditions peut être difficile.
Tisséo et Toulouse Métropole tentent tout de même d’éviter aux enfants et aux personnes les plus fragiles d’avoir à endurer des conditions d’attente extrêmes. Lors des études de projet, ils prennent en compte la proximité ou la connectivité des lignes avec des établissements publics, comme les écoles, les hôpitaux, ou les équipements sportifs.
Environ 1 000 abris à rénover
Pour l’heure, Tisséo et Toulouse Métropole recensent 1 920 abribus. Une très grande partie d’entre eux sont gérés jusqu’en 2038 par la société JCDecaux, sous-traitant de la Métropole. Ces derniers prévoient la rénovation de 70 % des 1 638 abribus sous leur responsabilité.
« Des solutions d’efficacité énergétique, telles que l’éclairage LED, la modulation de l’éclairage des caissons, les détecteurs de présence pour l’éclairage sous-abri, seront déployées pour réduire les consommations énergétiques de 64 % par rapport au marché actuel », annonçait en 2023 JCDecaux.
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