Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a adressé mardi un avertissement à Israël et à la Russie, affirmant craindre l’existence de « schémas » de violences sexuelles imputées à leurs forces armées et de sécurité. Dans son rapport annuel au Conseil de sécurité sur les violences sexuelles en période de conflit, il prévient que ces pays pourraient figurer l’an prochain sur la liste des parties soupçonnées de tels actes, a rapporté Reuters.

Les accusations évoquées contre Israël portent sur des faits supposés dans plusieurs prisons, un centre de détention et une base militaire, incluant violences génitales, nudité forcée prolongée et fouilles corporelles abusives. Guterres reconnaît que les autorités israéliennes ont coopéré avec son envoyée spéciale sur la question, mais juge que les informations sur d’éventuelles mesures de responsabilité restent « limitées ».

Réagissant vivement, l’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, a dénoncé des accusations « infondées » et a reproché à l’ONU de détourner l’attention des crimes du Hamas. « L’ONU doit se concentrer sur les crimes de guerre choquants et les violences sexuelles du Hamas, ainsi que sur la libération de tous les otages. Israël continuera de protéger ses citoyens conformément au droit international », a-t-il affirmé.

Le rapport de Guterres cite par ailleurs explicitement le Hamas comme organisation « soupçonnée de commettre ou d’être responsable de schémas de viols ou d’autres formes de violences sexuelles » lors du conflit en cours. Le groupe terroriste, à l’origine de l’attaque du 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre à Gaza, rejette ces accusations et accuse Israël de « mensonges ».

Pour Jérusalem, ces avertissements s’inscrivent dans un climat où certaines institutions internationales tendent à mettre sur le même plan un État démocratique défendant sa population et des organisations terroristes comme le Hamas. Israël rappelle que son action militaire vise à neutraliser une menace persistante et qu’elle se déroule dans un cadre légal, contrairement aux exactions avérées des groupes terroristes palestiniens.

En parallèle, Guterres accuse également les forces russes et des groupes affiliés de violences sexuelles systématiques contre des prisonniers de guerre ukrainiens, citant des méthodes de torture incluant électrocution et sévices génitaux.

Pour Israël, ces mises en cause interviennent alors que le pays continue de faire face à des menaces sécuritaires majeures et à une campagne internationale de délégitimation, que ses représentants qualifient d’injuste et politiquement motivée.