L’Allemagne avait aboli la conscription obligatoire en 2011, mais le ministre de la Défense, Boris Pistorius, a demandé son rétablissement sous le gouvernement précédent d’Olaf Scholz (SPD-FDP-Verts) et réitère cette ambition sous le nouveau gouvernement de Friedrich Merz (CDU/CSU-SPD). Il invoque la nécessité de préparer l’Allemagne à la guerre compte tenu de la menace croissante que représente la Russie.

Le système proposé, inspiré du modèle suédois, reposera dans un premier temps sur le volontariat, mais comportera des éléments obligatoires, a rapporté lundi 7 juillet le Spiegel.

Le projet prévoit que tous les hommes âgés de 18 ans, nés après le 31 décembre 2007, devront remplir un questionnaire en ligne détaillant leurs informations personnelles et leur intérêt pour le service militaire, puis seront invités à se présenter à des entretiens officiels en personne, avant d’être éventuellement appelés sous les drapeaux.

Si le nombre de volontaires est insuffisant, le parlement allemand pourra autoriser le service militaire obligatoire en fonction des besoins de la défense nationale.

Boris Pistorius espère compter quelque 30 000 volontaires par an d’ici 2029, avec de meilleures conditions et une rémunération mensuelle de plus de 2 000 euros, soit une augmentation de 80 %. Le projet de loi fixe l’effectif requis en temps de paix à 203 000 soldats, contre 181 000 actuellement.

Mais le ministre a précédemment déclaré que les forces armées allemandes devaient être renforcées d’environ 60 000 soldats, conformément aux nouvelles exigences de l’OTAN en matière de capacités. Il souhaite également que la nouvelle conscription contribue à porter le nombre de réservistes à 200 000.

Points d’achoppement

La décision d’introduire des éléments obligatoires est très controversée. La tentative de Boris Pistorius d’introduire une telle loi depuis 2023 a échoué en raison de la forte opposition de son propre parti, le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD), et du Parti libéral-démocrate (FDP) — tous deux membres du précédent gouvernement.

L’Union chrétienne-démocrate (CDU) de Friedrich Merz est favorable au service obligatoire, mais le SPD — membre de la coalition — reste sceptique. En juin, Boris Pistorius a pu éviter de justesse une motion des jeunes du parti qui aurait appelé à s’opposer à tout service militaire obligatoire.

Le cabinet devrait examiner la nouvelle proposition en août, Boris Pistorius visant une mise en œuvre début 2026.