Par
Léa Pippinato
Publié le
13 août 2025 à 20h10
; mis à jour le 13 août 2025 à 20h11
Dix-huit heures, centre-ville de Montpellier. Des caddies quittent discrètement un local associatif. À l’intérieur, ni couvertures, ni soupe chaude. Seulement des croquettes, des harnais, parfois une balle. Tout ce qu’il faut pour soutenir un lien vital : celui entre une personne en grande précarité et son animal.
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L’association Gamelles Pleines agit au croisement de deux mondes : l’aide sociale et la cause animale. Créée en 2017, la structure montpelliéraine a commencé ses activités sur le terrain à partir de 2019, grâce à l’élan de l’association AHM (Association Humanitaire de Montpellier) et sous l’égide de la fédération Gamelles Pleines. Aujourd’hui, elle fait partie d’un réseau national de 14 antennes, toutes engagées pour la même cause : protéger le lien homme-animal chez les plus démunis. « On aide les animaux à quatre pattes pour soutenir les humains à deux pattes », résume Isabelle, bénévole depuis plus de deux ans. Elle participe aux maraudes, prépare les caddies, distribue les croquettes, écoute, oriente et soutient. Tout cela repose sur une logistique précise. Le matériel est stocké dans un local en centre-ville.
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Trois maraudes par semaine, sans relâche
Les maraudes piétonnes ont lieu chaque lundi, mercredi et vendredi. Les bénévoles vont au-devant des sans-abri, mais aussi des personnes hébergées en foyers, en squats ou dans des logements précaires. Les sacs sont remplis de croquettes pour chiens et chats, de friandises, de laisses, harnais, muselières, parfois des jouets. « On leur demande ce dont ils ont besoin. Certains ont juste besoin d’un harnais. D’autres cherchent un contact humain, ou un coup de main pour prendre rendez-vous chez un vétérinaire. » Pour beaucoup, l’animal est plus qu’un compagnon. Il est un pilier affectif, un rempart contre la solitude et parfois contre le danger.
Parmi les bénéficiaires, il y a Michel, 54 ans, à la rue depuis quatre ans. Il vit avec Rex, un croisé labrador qu’il a trouvé errant. « Je n’ai de famille. Plus d’amis non plus. Mais lui, il est là. » Michel explique que sans les maraudes, il aurait du mal à nourrir son chien. « Je passe souvent deux jours sans rien avaler, mais lui, faut qu’il mange. Il n’a rien demandé, lui. Alors je me débrouille. Je demande de l’aide, je fais les poches des poubelles parfois. Mais depuis que je connais Gamelles Pleines, c’est moins dur. »
Vidéos : en ce moment sur ActuUn lieu fixe pour souffler un peu
En complément des maraudes, une permanence a lieu chaque jeudi matin à la Halte Solidarité, de 8h30 à 11h30. Là aussi, les bénévoles distribuent des croquettes, de la sellerie, des jouets. Mais surtout, ils écoutent. Les bénéficiaires peuvent poser leurs questions, se reposer un peu, se sentir considérés. La fréquence élevée des maraudes fait de l’antenne montpelliéraine une structure unique. Cela crée une continuité, une présence constante, précieuse pour ceux qui vivent dans l’urgence. Pour poursuivre ses actions, l’association a besoin de dons. Chaque particulier peut contribuer, en faisant un don numéraire ou en nature
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