DÉCRYPTAGE – Leur promesse : nous aider à mieux choisir et cuisiner nos aliments, donc à mieux manger. Peut-on leur faire confiance ?
S’il y a bien un domaine où la confiance dans son appli doit être totale, c’est celui des allergies alimentaires, notamment lorsque l’ingrédient à bannir peut entraîner un risque vital en raison d’un choc anaphylactique s’il est ingéré. « Or, toutes les applis ne se valent pas, met en garde la Dr Catherine Quéquet, allergologue et auteur de Les Nouvelles Allergies. Comment les reconnaître, comment les combattre ? (Éditions du Rocher). Une bonne appli doit au minimum prendre en compte la présence des 14 allergènes à déclaration obligatoire, et c’est le premier élément à vérifier. C’est le cas de AllergoBox, une appli gratuite, en français, qui permet de repérer facilement les allergènes que vous souhaitez éviter en scannant les codes-barres en magasin. Si vous renseignez les ingrédients qui vous sont interdits, l’appli propose des recettes sans ces allergènes. »
Pour ceux qui ne sont pas allergiques, mais qui souhaitent tout de même savoir ce qu’il y a dans leur assiette, plusieurs applis gratuites peuvent être téléchargées : Open Food Facts fait figure de référence avec des centaines de milliers de produits recensés : un simple scan du code-barres permet de connaître la composition détaillée d’un produit, son Nutri-Score et son degré de transformation. C’est une base de données très fournie, sans cesse complétée. De son côté, l’appli de l’association de consommateurs UFC Que Choisir – QuelProduit – est moins complète, mais elle a pour avantage de proposer des alternatives jugées meilleures pour la santé, et de mettre en garde contre les produits déconseillés aux femmes enceintes et aux tout-petits.
La présence d’allergènes dans un produit peut être signalée par certaines applis
WavebreakMediaMicro – stock.adob
Pour ceux qui veulent s’y retrouver d’un seul coup d’œil, l’appli Yuka note chaque produit en fonction de sa composition et de son mode de culture : s’il y a des additifs, si le Nutri-Score est mauvais, la note descend. Si le produit est issu de l’agriculture biologique, la note remonte. C’est un peu manichéen, pas forcément très juste, mais pratique pour avoir une tendance. Il existe une alternative plus ludique : l’appli Foodvisor informe à partir d’une photo du contenu de votre assiette. Pour les produits transformés, il faut scanner le code-barres, car tous ne se valent pas. Enfin, cette appli fait aussi office de coach en attribuant de bons et de mauvais points à votre alimentation.
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Des outils d’aide à la décision
Pour autant, aucune appli ne remplacera jamais l’avis d’un nutritionniste (ou d’un allergologue pour les personnes allergiques). Il faut plutôt voir ces applis comme des outils d’aide à la décision parmi d’autres, et d’ailleurs, consommer ponctuellement un aliment mal noté juste pour le plaisir, tout en ayant une alimentation saine par ailleurs (comme un régime de type méditerranéen), n’est pas un problème.
Un mot, enfin, sur les applis alimentaires environnementales. Leur objectif est d’abord écologique. C’est notamment le cas de La Ruche qui dit oui ! qui met en avant les aliments en circuit court. Étiquettable recense, elle, les restaurants qui misent sur une cuisine de saison, respectueuse de l’environnement, en faisant appel à des producteurs locaux. Frigo Magic propose, quant à elle, des recettes équilibrées à partir de vos restes : encore faut-il fournir à l’appli des renseignements, notamment, sur ce que vous avez à disposition ou pas pour obtenir des recettes compatibles, ce qui peut en rebuter certains.
La liste des icônes sur votre smartphone ne cessant de s’allonger, attention à ne pas tomber dans l’« applimania », car le temps passé à les consulter, c’est du temps en moins pour sortir et bouger : un autre indispensable pour rester en bonne santé !