C’est un Friedrich Merz bien seul à sa propre fête d’anniversaire qui s’affiche en une de la Frankfurter Rundschau de ce mercredi 13 août. “Rien à fêter”, peut-on lire en première page du quotidien sous un chancelier l’air dépité, coupe de champagne à la main, assis sous une banderole, orné de ballons noir et rouge – couleur des partis de la coalition, la CDU/CSU et le SPD – où il est inscrit “100 jours”.
Dans ses pages, le titre de tendance sociale-libérale dresse un bilan mitigé du début du mandat du dirigeant conservateur, qui s’est allié avec les sociaux-démocrates pour gouverner. “Le gouvernement Merz a déjà dû affronter plusieurs crises politiques nationales plus ou moins graves, en partie dues au caractère impulsif du chancelier – et à son absence évidente d’empathie”, analyse la cheffe du service politique du quotidien, Christine Dankbar.
Parmi ces crises, tout commence par la “matinée noire” du 6 mai qui a vu l’ancien rival d’Angela Merkel devoir subir deux votes au Bundestag avant d’être officiellement élu chancelier – un affront et une situation rarissime dans l’histoire politique allemande.
“Seuls 32 % des Allemands approuvent son travail”
Viendront ensuite plusieurs autres convulsions du gouvernement Merz tel que le vote, au forceps, d’un budget XXL au détriment de la traditionnelle rigueur budgétaire de Berlin, une polémique sur l’élection d’une juge à la Cour constitutionnelle ou, dernièrement, l’annonce, par Friedrich Merz, d’un embargo partiel sur les exportations d’armes à Israël, qui a provoqué la fureur de son propre camp.
Quant à la popularité du patron de la CDU, elle n’est pas non plus au beau fixe rappelle le titre dans un autre article. “D’après la dernière enquête de [la chaîne publique] ARD, la cote de popularité de Merz est en chute libre. Seuls 32 % des Allemands approuvent son travail, et 65 % se disent insatisfaits des actions du chancelier, selon l’institut Infratest Dimap.”
“C’est comme si Merz n’avait pas encore véritablement réussi à prendre ses marques à la chancellerie – un constat confirmé par les sondages”, estime Christine Dankbar dans un article de commentaire.