Dans une interview exclusive Fabio Sterlacchini,
directeur technique d’Aprilia, a abordé l’importance croissante de
la vitesse de pointe et de l’accélération dans le MotoGP moderne,
tout en soulignant que la puissance moteur pure devient de moins en
moins cruciale.

L’Aprilia RS-GP, qui se place actuellement
comme la deuxième meilleure moto du championnat après la
Ducati Desmosedici, a impressionné par sa
compétitivité, notamment grâce à la vitesse de pointe qui lui
permet de rivaliser régulièrement avec les Ducati
de pointe. Les pilotes Aprilia, comme
Marco Bezzecchi, ont démontré leur capacité à
suivre, voire attaquer les Ducati, en grande
partie grâce à cette performance en ligne droite.

Sterlacchini a précisé que, pour améliorer les
performances de la moto, tous les aspects doivent être pris en
compte. Il explique sur
Speedweek
: « on ne peut pas se permettre d’avoir
des faiblesses majeures dans aucun domaine
. » Selon
lui, la vitesse de pointe reste cruciale, particulièrement pour
éviter que les autres pilotes ne dictent le rythme de la course. Il
ajoute : « si vous n’êtes pas compétitif en vitesse de pointe,
les autres pilotes peuvent facilement vous dépasser et imposer le
rythme dans la partie suivante du circuit. Ce sont eux qui
dictent alors le rythme de la course
. »

Il mentionne également le défi auquel sont confrontées les
équipes comme
Honda
et
Yamaha
, souvent dominées par les
Ducati, Aprilia et KTM dans les
lignes droites, car elles souffrent de faibles vitesses de pointe.
« Lorsque vous roulez derrière un autre pilote, la
température du pneu avant augmente et vous gâchez votre
course
. C’est pourquoi la vitesse de pointe est importante
pour l’ensemble », conclut Sterlacchini.

Sterlacchini Aprilia :
« la vitesse de pointe est influencée par de nombreux
facteurs : la traction, la tendance au wheeling et le
moteur »

Cependant, contrairement aux attentes,
Sterlacchini révèle que la puissance moteur pure
est moins déterminante qu’auparavant. Il explique que la vitesse de
pointe est influencée par plusieurs facteurs, dont la
traction, la tendance au wheeling
et bien sûr le moteur. « La vitesse de pointe
est influencée par de nombreux facteurs : la traction, la tendance
au wheeling et le moteur. Tout interagit.
Au Mugello, la puissance moteur est évidemment cruciale. Mais
normalement, les autres facteurs sont plus
importants
», déclare le directeur technique
d’Aprilia.

Sterlacchini insiste sur le fait qu’une bonne
accélération en sortie de virage est essentielle pour maintenir
l’avantage en ligne droite, plutôt que d’avoir simplement plus de
puissance. Il précise que les MotoGP génèrent environ
300 chevaux, et il s’agit moins de générer
plus de puissance que d’exploiter au mieux celle
disponible
.

Un autre facteur important que
Sterlacchini
a souligné est la limitation de
carburant à 22 litres en course. « En
qualifications ou lors d’une séance normale, on n’a pas à s’en
soucier, mais en course, oui. On ne peut alors pas exploiter toute
la puissance disponible », explique-t-il. Cette contrainte de
carburant impose des choix stratégiques aux équipes, les obligeant
à gérer la puissance de manière plus intelligente tout au long de
la course.

Sterlacchini met ainsi en lumière l’évolution
du MotoGP, où l’équilibre entre puissance, accélération, et gestion
de la vitesse devient de plus en plus complexe. Tandis que la
vitesse de pointe reste essentielle, c’est la manière de
l’exploiter efficacement dans les virages et sur toute la longueur
du circuit qui semble aujourd’hui faire la différence.

Aprilia