Pas de prépa, pas de chaude ola ? C’est bien mal connaître Paris, cette équipe de dingues, que de croire qu’un simple manque de cannes peut lui faire la nique et la balayer d’un revers de main. Au lendemain du 55e anniversaire de sa création, le club de la capitale a un peu plus repoussé les frontières du réel et de l’émotion en s’offrant le droit de célébrer l’évènement à sa juste valeur.
Puisque cette équipe est capable de tout, même du plus fou, de l’impensable, elle a démontré ce mercredi en Supercoupe d’Europe que les frissons qu’elle avait diffusés autour d’elle toute la saison dernière étaient encore d’actualité au cœur de l’été.
Seulement sept séances d’entraînement au compteur
Loin, très loin d’ouvrir la saison comme il l’avait bouclé, par une défaite le 13 juillet face aux Anglais de Chelsea (3-0) en finale de la coupe du monde des clubs, le PSG a ouvert la nouvelle sur un admirable succès, arraché aux tripes, à l’envie, aux tirs au but, face à des Spurs de Tottenham que la logique aurait pourtant du voir s’imposer haut la main.
Paris, d’un certain côté a permis à la logique d’être respectée puisque comme onze des douze derniers vainqueurs de cette Supercoupe d’Europe, c’est le tenant de la Ligue des champions qui a été sacré. Mais Paris, n’ayons pas peur de le dire, a renversé tout le reste : Tottenham, le scénario de ce match qui lui était défavorable et les lois de la logique et de la nature.
Une semaine seulement après avoir repris le chemin de l’entraînement, la formation de Luis Enrique n’a, dans les intentions, rien perdu de ses séduisants principes de jeu, de cette possession, de cette fluidité et de ce dépassement de fonction qui lui a permis de signer la plus belle saison de son histoire. Mais, cela ne fonctionne qu’en pleine bourre, qu’en totale possession de ses moyens, encore plus face à un adversaire qui, lui, s’appuie sur cinq semaines de préparation et six matchs amicaux.
En dépit de ce déficit de préparation, de ces sept petites séances seulement d’entraînement dans les cannes, Paris a réussi à entretenir le suspense dans une enceinte plombée par une chaleur suffocante.
Il lui aura fallu pour cela d’abord encaisser la logique ouverture du score des Spurs sur une frappe en pleine surface de Van de Ven (39e) après un jeu de billard et une parade de Lucas Chevalier, le successeur de Gianluigi Donnarumma. Digérer, aussi, le manque de peps du nouveau gardien parisien, sur la tête de Romero qu’il n’a pas su enlever du cadre.
« Je ne sais pas ce qu’on pourra proposer », avait dit mardi Luis Enrique en conférence de presse en référence au probable déficit de condition physique de ses hommes le lendemain. Mais on jouera avec le sourire. » Le coach espagnol avait oublié de préciser que ses troupes viendraient aussi avec deux autres vertus : la hargne et l’orgueil.
Celles d’un collectif construit dans la victoire, qui a appris à haïr la défaite au point d’être capable de repousser loin, très loin les limites du raisonnable. Puisque tout était joué aux yeux de tous, que rien, ni personne ne leur promettait quoi que ce soit d’autre que le pire, ils ont renversé la vapeur, au mental et à une énergie qu’ils sont allés puiser on ne sait où. Preuve chez eux que le collectif n’est pas qu’un mot, c’est du banc qu’est venue la révolte.
De Kang-In Lee, dont la frappe à ras de terre a fait renaître l’espoir (2-1, 85e), puis de Gonçalo Ramos dont la tête à bout portant a accouché d’une séance de tirs au but. Parfait pour Lucas Chevalier pour se rattraper de sa bourde en sortant le penalty de Van de Ven. Paris est magique. Et surtout champion d’Europe toute catégorie.
Feuille de match
Mi-temps : 0-1.
Spectateurs : 30 000 environ.
Arbitre : M. Pinheiro (Por).
Buts. PSG : Lee (85e), Ramos (90e + 4). Tottenham : Van de Ven (39e), Romero (48).
Avertissements. PSG : Barcola (55e), Pacho (58e), Dembélé (90e). Tottenham : Richarlison (53e).
PSG : Chevalier – Hakimi, Marquinhos (cap.), Pacho, Mendes – Zaïre-Emery (Lee, 68e), Vitinha, D. Doué (Ramos, 77e) – Barcola (Mbaye, 67e), Dembélé, Kvaratskhelia (Ruiz, 60e). Entr. : Enrique.
Tottenham : Vicario – Van de Ven, Danso, Romero (cap), Porro – P. Sarr (Bergvall, 90e), Bentancur, Palhinha (Gray, 72e) – Spence, Richarlison (Solanke, 72e), Kudus (Tel, 79e). Entr. : Frank.