Âgée de 92 ans, Lili Keller Rosenberg, aussi appelée Lili Leignel, qui a survécu à la déportation en camp de concentration, souhaite que sa maison de Roubaix (Nord) devienne un lieu mémoriel. Pour cela, elle a décidé de lancer un appel aux dons, a rapporté France 3 Hauts-de-France  dimanche 13 avril 2025.

« Je m’appelle Lili Keller-Rosenberg. Il y a 82 ans j’étais destinée à mourir et aujourd’hui je suis là, survivante de la Shoah ». C’est ainsi que débute la vidéo publiée samedi 12 avril sur YouTube et dans laquelle elle lance la cagnotte en ligne.

Un « travail de mémoire indispensable »

Le 27 octobre 1943, Lili Leignel, alors âgée de onze ans, a été arrêtée avec sa mère et ses deux frères au 42, boulevard d’Armentières à Roubaix, précise La Voix du Nord . Elle a été envoyée dans les camps de concentration de Ravensbrück et de Bergen-Belsen en Allemagne.

La rescapée a choisi de raconter inlassablement son histoire depuis 1983. À cette époque, elle entendait des négationnistes prendre la parole à la radio, raconte BFM Lille . « Depuis plus de 45 ans et à travers la France entière et aussi à l’étranger, je témoigne, sans relâche, auprès de centaines de milliers d’élèves, pour que plus jamais, on ne puisse nier ou oublier ce que fût la barbarie nazie », explique la Nordiste. Elle rencontre bien souvent des écoliers qu’elle nomme ses « petits messagers », capables de poursuivre « ce travail de mémoire indispensable ».

À quoi ressemblera la maison

Le lieu mémoriel de la Shoah doit prendre place dans la demeure de son enfance. Les actuels propriétaires comptent s’en séparer. Une association a déjà été créée pour mener le projet, qui va insister sur « la situation des enfants persécutés, déportés et exterminés pendant la Seconde Guerre mondiale », indique Lili Keller-Rosenberg. « Plus de 11 000 enfants juifs de France ont été déportés à cette période. La maison LKR (Lili Keller – Rosenberg) se donne pour mission de transmettre l’histoire des enfants juifs et tsiganes auprès du public scolaire », poursuit la nonagénaire.

Les classes seront invitées à découvrir une exposition multimédia, un parcours interactif ainsi que des ateliers ou des conférences. La maison LKR pourra également abriter des documents que pourront consulter des chercheurs travaillant sur la déportation des enfants. Ce mardi 15 avril, près de 2 500 € ont été récoltés. Une opération de mécénat devrait permettre de consolider le financement du projet.