Si l’af­faire remon­tait au mois de novembre 2024 c’est en juillet 2025 qu’elle a été ren­due publique par le site pro-Carignon Grenoble le chan­ge­ment : deux poli­ciers muni­ci­paux de Grenoble ont été lour­de­ment sanc­tion­nés après s’être livrés à une course-pour­suite à l’en­contre d’un chauf­fard, en-dehors du ter­ri­toire gre­no­blois. Mais le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Grenoble a sus­pendu la sanc­tion pour l’un des deux agents, dans une déci­sion ren­due le 7 août.

Le 5 juillet 2025, un conseil de dis­ci­pline com­posé d’é­lus, d’un magis­trat et de repré­sen­tants du per­son­nel avaient en effet décidé une sus­pen­sion de 24 mois pour l’un des poli­ciers et de six mois pour l’autre. Le tout sans ver­se­ment de salaire. Pierre Mériaux, adjoint au Personnel de la Ville de Grenoble, assu­mait la sen­tence en consi­dé­rant que les faits par­laient d’eux-mêmes : les agents avaient enfreints la loi en sui­vant le chauf­fard jus­qu’à Voreppe, qui plus est gyro­phare et sirènes éteints.

Le tribunal administratif de Grenoble a suspendu la sanction frappant l'un des deux policiers municipaux mis en cause. © Manuel Pavard - Place Gre'net

Le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Grenoble a sus­pendu la sanc­tion frap­pant l’un des deux poli­ciers muni­ci­paux mis en cause. © Manuel Pavard – Place Gre’net

Le poli­cier ayant écopé de six mois d’ex­clu­sion a contesté la déci­sion dans le cadre d’une pro­cé­dure en urgence, au nom de « la pré­ca­rité finan­cière dans laquelle […] la sanc­tion pour­rait pla­cer sa famille », alors que celle-ci devait prendre effet le 20 août. L’agent a notam­ment dénoncé « la mécon­nais­sance des droits de la défense, […] la par­tia­lité dans la com­po­si­tion du conseil de dis­ci­pline [et] la dis­pro­por­tion entre les faits repro­chés et la sanc­tion pro­non­cée ».

La réponse judi­ciaire ? Le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif donne rai­son, dans son juge­ment, au poli­cier muni­ci­pal. À ses yeux, la sanc­tion prise à son encontre par la Ville de Grenoble « paraît, en l’état de l’instruction, de nature à faire naître un doute sérieux quant à la léga­lité de cette déci­sion ». Conclusion : le tri­bu­nal intime à la muni­ci­pa­lité de “sus­pendre la sus­pen­sion” et la condamne de sur­croît à ver­ser 1 000 euros à l’agent en ques­tion. L’affaire doit doré­na­vant être jugée sur le fond.

Le groupe d’op­po­si­tion Société civile mené par Alain Carignon n’a pas man­qué de saluer cette déci­sion par voie de com­mu­ni­qué. Décision qu’il qua­li­fie de « démenti cin­glant [apporté] à la muni­ci­pa­lité sur la dis­pro­por­tion de la sanc­tion ». « Nous annu­le­rons cette sanc­tion si les Grenoblois nous font confiance en mars pro­chain », ajoute le groupe, alors qu’Alain Carignon est offi­ciel­le­ment can­di­dat pour les pro­chaines élec­tions muni­ci­pales de Grenoble.