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Photographe de renom, Sophie Leroux retrace son parcours entre clubs parisiens et festivals internationaux, livrant sa vision d’un métier en mutation.

Rencontrée lors du festival Du Bleu au Blues de Lectoure, Sophie Leroux incarne à elle seule quatre décennies de photographie musicale. Cette spécialiste internationale du jazz et du blues a livré les secrets d’un métier en mutation. Tout a commencé en 1984, au « Petit Journal de Montparnasse ». « J’ai fait des photos dans un club où on reprenait des standards du jazz », se souvient-elle. S’ensuit une collaboration de plus de vingt ans qui la mènera à croiser Michel Petrucciani, Claude Nougaro, Eddie Lewis, Henri Salvador ou encore Sacha Distel.

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Mère de famille, elle jongle alors entre un travail dans un magasin de photo, l’éducation de ses enfants et les clubs parisiens qu’elle arpente jusqu’à 3 heures du matin. La mort de Claude Nougaro en 2004 marque un tournant décisif. Cette disparition la bouleverse et la pousse à franchir le pas : laisser son emploi alimentaire pour se consacrer exclusivement à la photographie. Une décision qui porte ses fruits : Sophie Leroux deviendra membre de l’Académie du jazz et publiera trois ouvrages, dont le dernier « Une guitare, dix doigts », paru en 2025.

En pleine transformation

Photographe officielle de festivals prestigieux comme Jazz à Nice, Jazz à Vienne ou le Festival Django-Reinhardt, Sophie Leroux observe l’évolution de sa profession. A l’époque, être photographe suffisait. Depuis les années 2000, les règles ont changé. « Il faut montrer patte blanche, appartenir à une agence. Les productions exercent un droit à l’image très strict », explique-t-elle, je le comprends, mais ça tue le métier de photographe ».

Sophie Leroux s’est spécialisée dans la photo de mains de musiciens. Angélique Kidjo, BB King, Sonny Rollins, Paco De Lucia, Herbie Hancock, Archie Shepp, Manu Dibango, Richard Galliano, Marcus Miller… autant de légendes immortalisées par son objectif.

En tant que marraine du festival Lectoure du Bleu au Blues, Sophie Leroux endosse un nouveau rôle, celui d’ambassadrice. « J’en ai parlé à tous les journalistes de « Jazzmag », « de Blues Magazine ». Je leur ai dit : Venez découvrir ça ! J’ai envie d’aller vers des festivals plus intimistes, de rencontrer les jeunes qui sont en train d’émerger ».