Par
Julian Doubax
Publié le
14 août 2025 à 6h34
Depuis plusieurs mois, ce sujet est au centre des débats. À Canéjan (Gironde), ce projet de surfpark avec vague artificielle ne cesse de faire parler de lui. Un collectif de riverains opposés à sa construction continue d’alerter sur les possibles conséquences négatives d’un tel projet sur les points d’eau voisins. De son côté, l’Association agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique (AAPPMA) a tranché sur le sujet.
Des inquiétudes sur la rivière
Début juillet 2025, le collectif Canéjan en transition, qui s’oppose au projet, a adressé une lettre à la Communauté des communes Jalle-Eau Bourde. Dans ce manuscrit, les riverains font part de leurs inquiétudes sur les « effets potentiels sur la qualité de l’eau et l’état des zones humides du secteur, en raison des vidanges, des trop-pleins, et de la fréquentation massive du site » que pourraient avoir le surfpark sur l’Eau Bourde. En effet, la rivière, affluent de la rive gauche de la Garonne, se trouve à 200 mètres du site en construction.
Alertée, l’AAPPMA s’est alors penchée sur le sujet : « Pour commencer, lorsque le projet a été déposé, nous n’avons pas été consultés et cela est regrettable. » Les membres de l’association ont alors enlevé leur casquette de riverains pour enfiler celle de protecteur des milieux aquatiques pour juger l’impact du surfpark.
« Nous avons surveillé ce dossier de près. Après avoir lu les documents, réalisé des rendez-vous avec la mairie et les porteurs du projet, nous estimons que l’Eau Bourde n’est pas impactée« , explique l’AAPPMA qui se base sur des faits techniques et scientifiques.
« Aucun pompage ni rejet d’eau usée n’est prévu dans la rivière. La seule chose autorisée est le déversement d’eaux pluviales par un fossé naturel qui se jettera ensuite dans l’Eau Bourde », indique l’organisme qui perçoit les doutes des opposants.
« On entend différents sons de cloche mais avec les choses présentées, on n’a aucune raison de s’opposer au projet. Par contre, si des dérives sont constatées, on saura agir. » Une surveillance « accrue » de la rivière est déjà en place.
L’autonomie du site en cause
De son côté, le collectif de riverains continue d’alerter sur la gestion de l’eau et l’autonomie du surfpark. Pour eux, le site ne peut pas se passer d’eau potable. Un expert avait alors été nommé par le tribunal administratif de Bordeaux et son rapport a été livré en mai dernier.
Cette étude conclut que le site pourrait s’avérer autonome en cas de création d’un bassin de stockage supplémentaire. Un résultat loin des prévisions du rapport de Denis Lousteau, ex-chercheur de l’Inrae (institut national de recherches pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) mandaté par le collectif. Dans son étude, il estimait un gaspillage de plus de 150 000 m3 d’eau par an.
Même si le rapport d’expertise ne confirme pas les chiffres avancés par le chercheur, le collectif reste satisfait. « Le point positif, c’est que la non-autonomie du site est confirmée. »
Malgré les contestations, le projet avance. En mai dernier, le chantier de terrassement prenait forme sur le site dédié au surfpark mais la mobilisation des riverains va continuer contre vents et marées.
Contactés par actu Bordeaux, les porteurs du projet n’ont pas donné suite à nos sollicitations.
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