30 000 arbres plantés sur l’espace public avant la fin du mandat, en 2026. La promesse aux Rennais de Nathalie Appéré et ses alliés écologistes aux municipales de 2020 sera-t-elle tenue ? Encore un peu tôt pour le dire mais les intéressés estiment être bien partis. Au-delà de ce chiffre qui a marqué les esprits, la maire sortante s’était engagée à une « végétalisation massive » de la ville, selon l’expression retenue dans l’accord d’entre deux tours. Objectif : lutter contre l’accumulation de chaleur en ville pendant l’été, améliorer le cadre de vie et redonner de la place à la biodiversité. Alors que le printemps revient et que la verdure reprend vie, le Télégramme a sélectionné cinq lieux où cette politique a été appliquée. Alors, réussite ou gadget ? À vous de juger.

Le projet avait été présenté à l’époque comme le top départ du verdissement du centre historique de Rennes, considéré par beaucoup d’habitants comme trop minéral. Début 2022, 18 arbres ont été plantés place de la mairie, accompagnés de végétation basse à leur pied. Coût total du projet : 200 000 euros, soit 11 000 par feuillu. Une lourde facture due à des contraintes techniques importantes sur le site. Commentaire à l’époque de l’opposition Révéler Rennes : « Les élus écologistes nous promettaient de la végétalisation massive. On pouvait s’attendre à quelque chose d’ambitieux. Au lieu de ça, on nous présente deux alignements d’arbres. »

2 Place de la parcheminerie

Quelques arbres ont également été plantés non loin de là, place de la Parcheminerie, en mai 2023. À la place d’un parking se tient désormais un petit parc, agrémenté de quelques bancs. Au total, la Ville souhaite planter 500 individus dans le centre, en incluant les 200 prévus dans le cadre du réaménagement du secteur République. Les secteurs particulièrement ciblés : Champ-Jacquet, Lices, boulevard de la Liberté, Hôtel-Dieu. Pas grand-chose, donc, en comparaison des 30 000 annoncés sur le mandat, dont une grande partie a lieu en réalité dans les parcs publics, déjà arborés. La municipalité explique que les plantations sont particulièrement difficiles dans le centre. L’habitat y est dense, les réseaux souterrains nombreux et une partie se situe en secteur sauvegardé, ce qui nécessite d’obtenir l’aval de l’Architecte des bâtiments de France. 

3 Boulevard de Strasbourg

Les élus n’en ont pas fait mystère : impossible de végétaliser les rues sans rogner sur l’espace aujourd’hui dédié à la voiture. Boulevard de Strasbourg, à l’est de Rennes, des zones de croisement ont ainsi été supprimées. En lieu et place : des carrés de verdures avec, dans certains cas, des arbres au milieu. Ici, pas de suppression de places de parkings ou de nombre de voies. Mais cela ne sera pas possible partout, d’autant que la Ville souhaite aussi aménager plus de pistes cyclables.

4 Rue de l’Alma

Elle aussi est un symbole : celui de la densification de Rennes. Rue de l’Alma, les anciennes maisons de faubourg ont été remplacées par d’imposants immeubles à l’occasion d’un vaste projet de réaménagement, lors de la précédente décennie. Dès l’origine, le projet comportait des alignements le long des trottoirs. En 2023, le tronçon nord a également été revu et corrigé, pour inclure des plantations et des pistes cyclables sécurisées. Une seconde phase est prévue plus haut, de la rue de Châtillon au pont inclus. Elle est conditionnée à la livraison du projet immobilier porté par Samsic et Bati-Armor, qui a pris beaucoup de retard.

5 Place Thérèse Pierre

Au milieu de cette rue de l’Alma métamorphosée, la première version de la place Thérèse Pierre s’était attiré les critiques à la fin du chantier, en 2018. Ambiance tout béton. La mairie s’en était expliquée : l’aménagement était transitoire. Les fosses destinées à accueillir les futurs arbres étaient simplement recouvertes de pavés, pour permettre aux engins de chantier de circuler. Cinq arbres ont été plantés à la fin de cette même année. Puis, en 2023, la place toute neuve a de nouveau été remaniée pour accueillir plus de végétation. Un projet proposé par les habitants au budget participatif de 2024-2025 demandait à la mairie d’aller encore plus loin. Mais l’idée a été écartée, notamment au motif que la place venait juste d’être réaménagée… Pour la 2e fois.