L’affaire secoue la Côte d’Azur. Alors que le parquet de Nice enquête sur de possibles fichiers illégaux attribués à Éric Ciotti, Christian Estrosi est monté au créneau sur BFMTV. Le maire de Nice exige des réponses et n’exclut pas d’actions judiciaires.

Selon le parquet, l’enquête préliminaire vise des « enregistrements ou conservation de données à caractère personnel sensibles sans le consentement des intéressés ».

Mardi 12 août, des perquisitions ont été menées dans des bureaux du conseil départemental des Alpes-Maritimes, notamment chez des collaborateurs d’Éric Ciotti.

Des fichiers, aux noms évocateurs comme Piliers 2023 ou Relais d’influence 2024, contiendraient les coordonnées et des informations très personnelles sur des centaines de personnes: opinions politiques, religion, état de santé, situation patrimoniale.

Face à ces soupçons, Christian Estrosi pose un ultimatum: « Si ce que vous évoquez est faux et j’attends un démenti le plus absolu de la part de ceux qui en seraient à l’origine. »

« Les heures les plus sombres »

Pour l’édile niçois, les implications sont lourdes: « Un fichier des juifs, des homosexuels, des policiers… Imaginez que ces fiches, qui rappelleraient tout simplement les heures les plus sombres de notre histoire, soient une réalité et un usage dans notre démocratie ».

Il affirme que, si ces faits étaient confirmés, « ces pratiques-là sont ignobles et dangereuses » et promet de « mettre tout en œuvre pour obtenir la vérité entière ».

La CNIL déjà saisie

Christian Estrosi indique que la CNIL aurait déjà été alertée et annonce étudier « les conditions dans lesquelles nous engagerons les actions nécessaires, que ce soit auprès de la CNIL ou auprès des instances judiciaires ».

Le maire de Nice insiste: « Nous ne pouvons pas accepter […] qu’aujourd’hui, tous mes concitoyens puissent imaginer être cités, fichés, suivis et épiés en toutes circonstances ». Il prévient également des risques d’un piratage de telles données, « qui pourraient tomber entre les mains de régimes susceptibles d’en faire un usage extrêmement dangereux ».

Et de conclure, déterminé: « Je veux que mes concitoyens sachent que je serai un barrage, que je me dresserai contre une telle attitude ».