Un téléphérique va devenir un transport en commun. Dans le Val-de-Marne, le premier téléphérique urbain d’Île-de-France va transporter des passagers dès la fin de l’année 2025 entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges, en passant par Valenton et Limeil-Brévannes, avec des arrêts dans cinq stations. 

Le tracé de 4,5 km en fait le plus long téléphérique urbain d’Europe. Le tracé est jalonné de 36 pylônes blancs fins de 25 à 40 mètres de haut, qui se dédoublent au sommet pour rappeler les ailes d’un oiseau. Les premiers tests sur les câbles tressés d’acier et de plastique ont commencé. 

Les 105 cabines circulent encore emmaillotées dans leur bâche blanche. Les tests en conditions réelles auront lieu à la rentrée. Il y a 10 places assises par cabine, les sièges peuvent être relevés pour laisser entrer un fauteuil roulant, une poussette, des valises. Il est interdit de voyager debout.

Ce téléphérique 100% électrique va être un transport en commun comme les autres grâce à sa fréquence. Avec son service en continu, une cabine entrera en station toutes les 23 secondes, avec pas plus de 30 secondes d’attente. Au moment de la mise en service, 11.000 passagers doivent être transportés par jour. L’objectif est de désenclaver ce secteur en mettant Créteil au cœur d’un croisement de réseau.

Pourquoi un téléphérique ?

La ligne 8 du métro parisien s’arrête à Créteil. La prolonger aurait coûté plus cher que l’option aérienne. En moyenne, le prolongement d’une ligne de métro coûte 100 millions d’euros le kilomètre, explique Île-de-France Mobilités, le gestionnaire des transports en commun de la région. 

Le coût des travaux du téléphérique s’élève à 132 millions d’euros pour la totalité des infrastructures et le chantier n’a duré que trois ans. En bus, un trajet de Créteil à Villeneuve-Saint-Georges prend entre 40 et 55 minutes en fonction du trafic routier, souvent dense dans ce secteur. Cela prendra 18 minutes en téléphérique. 

Les cabines vont passer au-dessus d’une nationale deux fois deux voies, au-dessus des lignes de fret ferroviaire, d’une gare de triage. Le TGV sud-est circule aussi. Pas besoin de gros dénivelés pour installer un téléphérique, tout est vallonné. 

Les travaux ont été financés à 49% par la région Île-de-France, 30% par le département du Val-de-Marne et 21% par l’État. Île-de-France Mobilités a acheté les cabines et a confié l’exploitation de la ligne à la société Transdev, concurrente de la RATP dans les transports publics. 

Inclus dans l’abonnement Pass Navigo

Le coût de fonctionnement est évalué à 5,5 millions d’euros par an, avec un taux de rentabilité autour de 4%, donc le téléphérique devrait rapporter plus qu’il ne coûte. Le prix du ticket à l’unité est le même que celui actuel du bus, 2 euros, avec une réduction de 20% avec la carte Liberté Plus. Le téléphérique sera inclus dans l’abonnement Navigo. 

Mais le projet ne fait pas que des heureux. Des habitants du quartier Sarrazins à Créteil redoutaient un téléphérique trop bruyant et trop proche de leur habitation au mépris de leur intimité. Leur recours en justice a été rejeté, mais les pylônes dans ce secteur ont été rehaussés pour passer largement au-dessus des immeubles. 

La partie basse des vitres des cabines est opaque pour éviter la vue plongeante chez les uns et les autres. Île-de-France Mobilités assure que la technologie permet un transport silencieux. Ce premier téléphérique d’Île-de-France s’appelle Câble C1 parce qu’il n’est pas impossible qu’il y ait un jour quelque part dans la région un C2.

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