Ils sont discrets, leurs apparitions se comptent sur les doigts d’une main. Depuis plusieurs mois, ils avancent dans l’ombre, soutenus par la métropole toulonnaise et la société d’économie mixte Var Aménagement Développement, pour créer à Toulon un acteur majeur de l’industrie de l’e-sport

Aux manettes de ce projet : Alexandre Péron, qui a grandi dans l’univers de la tech entre Toronto et Sillicon Valley et qui souhaite désormais mettre son expérience internationale au service de la ville dont il est originaire. Autour de son entreprise qu’il a baptisée TLN group, il a associé deux athlètes, Mariama Signaté, handballeuse internationale française et Gaëtan Bong, footballeur international camerounais, mais aussi, Philippe Mino, qui est le « pilote » et occupera une fonction de direction opérationnelle au sein de TLN Group. Avec le soutien des institutions locales, la start-up fondée en 2023 entend se positionner comme un acteur essentiel du développement technologique et e-sportif du territoire.

4 millions d’euros dans une « gaming house »

Ensemble, ils sont en train de redonner vie à l’un des plus anciens immeubles de la capitale varoise, en centre-ville. « Il date de l’époque médiévale et nous allons le transformer pour créer un lieu de rencontre entre technologie, gaming et excellence », explique Alexandre Péron.

Au total, plus de 4 millions d’euros seront investis par TLN Group pour faire de cet espace le « vaisseau amiral » du projet global.

« Sur près de 1 000 m², nous aurons, courant 2025, un espace de jeux avec consoles et ordinateurs, un studio de streaming, qui permet aux joueurs de créer du contenu vidéo en live ou sous la forme de capsules enregistrées, une suite hôtelière pour les gamers les plus passionnés », détaille Philippe Mino.

L’idée est simple : il s’agit de susciter des vocations dans les métiers du numérique, de montrer aux jeunes que leurs talents dans le jeu vidéo peuvent s’appliquer en entreprise, et notamment pour le compte d’acteurs locaux, comme Naval Group ou d’entreprises de la French Tech. Notamment via une mise en relation, dont les détails ne sont pas encore dévoilés. Voilà pour la face visible de l’iceberg.

Une équipe e-sport en constitution

Car cette maison abritera aussi une équipe professionnelle d’e-sport. « Le recrutement est en cours pour constituer une équipe dénommée les « Pirates », cinq joueurs, un coach et un data scientist pour analyser les performances dans un premier temps. Grâce à notre expérience, nous avons accès à des jeunes, parmi les meilleurs », confie Philippe Mino. Cette équipe, qui devrait assurer l’essentiel des revenus de l’entreprise, se lancera en deuxième division sur le jeu League of Legends, grâce au rachat d’un « slot » d’une équipe (droits de l’équipe, NDLR), « un investissement conséquent », souligne Alexandre Péron, avant de préciser : « Cette équipe professionnelle, c’est la cerise sur le gâteau du projet, dont l’ambition est d’instaurer la culture du gaming à Toulon, de faire de la ville un hub incontournable de l’e-sport en France et en Europe et de montrer aux jeunes que le jeu vidéo est une porte ouverte vers des emplois dans le numérique. »