Après six semaines à la rue, à Marseille, 41 jeunes exilés demandent une solution pour la rentrée

Depuis le 4 juillet, 41 jeunes exilés occupent le kiosque de Réformés (1er) et appellent à une solution d’hébergement d’urgence avant que certains d’entre eux reprennent le chemin de l’école, sans logement.

/ PHOTO L.S

Dans la chaleur étouffante de la Canebière, les jeunes exilés du collectif Binkadi et leurs soutiens profitent du peu d’ombre que leur offre un arbre au pied du kiosque des Réformés (1er). À la rue depuis le 4 juillet, ils se rassemblent à nouveau pour interpeller les pouvoirs publics face à leur « inaction » et (re) demander une solution d’hébergement pour les 41 jeunes sur place.

La plupart d’entre eux sont scolarisés, mais n’ont nulle part où dormir. Richard, 16 ans, fait sa rentrée au lycée Courbet début septembre : « Je suis tombé malade plusieurs fois, il fait très chaud, on dort mal. »

Ce jeune Ghanéen souhaite devenir plombier, mais la poursuite de ses études semble compromise par sa situation : « Dans quelques semaines je retourne à l’école et je ne sais pas où je vais dormir, on n’en peut plus », souffle-t-il.

« Un choix politique »

Après six semaines à dormir en haut de la Canebière, aucun des rendez-vous auprès des institutions locales – Département, mairie de Marseille et Préfecture – n’a abouti à une solution d’hébergement pour la totalité des jeunes. Jeudi 8 août, la préfecture a à nouveau proposé d’héberger huit d’entre eux. Au micro, leur désaccord résonne : « Comment en choisir 8 parmi nous ? Que feront les 32 autres ? »

Des questionnements que Livia*, soutien des jeunes, met en parallèle avec les solutions d’urgence qu’ont récemment proposées les mairies de Bayonne, Grenoble et Rennes face à des situations similaires : « Ces mairies-là ont su trouver des gymnases pour ne pas laisser des enfants à la rue. Si la mairie ne le fait pas, on estime que c’est un choix politique. »

De son côté, la mairie affirme avoir alerté l’État sur « l’insuffisance chronique de places d’hébergements d’urgence sur son territoire », tout en rappelant que cette compétence est celle du Département.