Alors que le département de l’Isère vit un deuxième épisode caniculaire important cet été, nous avons suivi une maraude de l’association Amici-Samu Social à Grenoble. Ses bénévoles viennent chaque soir à la rencontre des sans-abri.

A Grenoble, l’épisode de canicule dure depuis plusieurs jours désormais. Le département de l’Isère a connu deux jours de vigilance rouge et reste en vigilance orange pour ce 14 et ce 15 août. Des nuits difficiles et des journées suffocantes plus dures à supporter encore quand on se trouve dehors. L’association Amici-Samu Social (Association Mobile d’Intervention Contre l’Indifférence) est là pour aller vers les sans-abri, les aider s’ils le souhaitent. Nous avons suivi son président, Eric Rocourt, et des bénévoles au cours d’une maraude. « La situation est vraiment très tendue actuellement, on a vraiment tout type de public. La chaleur est prégnante, on se retrouve vraiment en difficulté. On voit les associations qui ferment pour les vacances d’été donc on est en surcharge. On distribue de grosses quantités d’eau et de nourriture. »

La demande de nourriture, problème majeur

Les deux fourgons de l’association sont chargés chaque soir pour faire le tour de la ville. Et la demande de nourriture est importante : « Il y a quelques temps, une grosse structure alimentaire (Le Fournil) a fermé. Derrière, le système a eu du mal à embrayer. Les demandes alimentaires se reportent donc sur les maraudes du soir. On reçoit les signalements 115 mais on a aussi beaucoup d’appels en direct sur le téléphone de l’association. On est interpellés, tout de suite c’est un défilé de gens. »

Le camion de l'association prêt pour une distribution de nourriture et de boissons. Le camion de l’association prêt pour une distribution de nourriture et de boissons. © Radio France – Julien BalidasAmici, une centaine de bénévoles au quotidien

Amici effectue des maraudes tous les soirs de l’année, selon les disponibilités des bénévoles. « On arrive globalement à assurer un peu plus de trois-quarts des maraudes en juillet-août malgré les congés de chacun. On a très peu de retraités, on organise un Noël de la rue chaque année au jardin de ville. Sur place tout est gratuit, et ça nous a amené une certaine notoriété. On n’a jamais passé une minute à chercher des bénévoles, et c’est une bonne chose », ajoute Eric Rocourt, président depuis 2018.

Parmi ces bénévoles, on trouve Coline : « Ce n’est pas évident tous les jours mais ce qui nous fait tenir sur le long terme c’est qu’on a des situations qui se débloquent. On est très contents d’apprendre de bonnes nouvelles, des personnes qui sortent de la rue. Et puis on a aussi des moments de partage intéressants avec les usagers. C’est ce qui donne du baume au cœur. » Du côté des personnes à la rue, on salue le passage de ces maraudes. Ayden, Steph’, Didier, Ismaël, Gilles… des gens bien connus des bénévoles qui ont tous le même discours : « C’est cool, ils s’arrêtent quelle que soit la galère qui voient dans la rue. On a vraiment besoin de gens comme ça. »