« La réduction de la vitesse est un échec, quant à la fluidification du trafic. Elle a engendré une congestion record ! ». Dix mois après l’abaissement de la vitesse maximum autorisée sur le périphérique à 50 km/h, l’association « 40 millions d’automobilistes » n’est toujours pas convaincue par l’intérêt de la mesure mise en place par la mairie de Paris dans le but de réduire les nuisances sonores, la pollution et les embouteillages récurrents sur l’anneau routier. Bien au contraire. Dans un communiqué « au vitriol », diffusé ce jeudi 14 août, elle dénonce une décision contre-productive qui se traduit par une augmentation des bouchons… chiffres municipaux à l’appui !

L’association de défense des automobilistes qui suit de très près le « bulletin du périphérique » publié chaque semaine sur le site Internet de la mairie de Paris, s’est en effet arrêté sur celui de la semaine du 21 au 25 juillet (le dernier en date) qui présente des résultats très contrastés.

La pollution sonore mesurée durant cette semaine a bien diminué de 2,2 dB par rapport à la semaine équivalente de 2023 (cet été, les données ne sont pas comparées avec celle de 2024 pour ne pas être faussées par l’effet JO). Et les concentrations en dioxyde d’azote ont également baissé par rapport à la semaine test deux ans plus tôt.

Mais en matière de bouchons, changement d’ambiance. Les mesures de fluidité communiquées par la Ville font apparaître une hausse du taux de congestion du périph de 42 % durant l’avant-dernière semaine de juillet. Une étonnante explosion des bouchons après les 3 premières semaines du mois de juillet qui s’étaient soldées par des baisses des niveaux d’embouteillages de respectivement -4 %, -13 % et -2 % !

La mairie de Paris, sollicitée, n’a pas réagi officiellement à cette nouvelle attaque de l’association « 40 millions d’automobilistes », déjà à l’origine de recours en justice contre l’abandon des 70 km/h sur le périphérique. Mais en coulisse, on rappelle que les mesures hebdomadaires sont soumises à de fortes variations conjoncturelles « en fonction des conditions météo (plutôt mauvaises durant l’avant-dernière de juillet 2025) ou d’incidents ponctuels de circulation ».

L’accidentologie ne semble cependant pas expliquer le mauvais résultat du dernier bulletin du périphérique puisque 20 accidents ont été recensés en une semaine cette année… contre 31 en 2023 ! « La hausse de 42 % (de la fin juillet) n’est pas un cas isolé », précise par ailleurs Philippe Nozière, président de l’association « 40 millions d’automobilistes », en rappelant que les différents bulletins de juin 2025 avaient déjà fait apparaître des augmentations d’embouteillages allant de 36 à… 53 % durant le mois de juin !

Des données contradictoires selon les périodes enregistrées

De son côté, l’institut Paris région (dépendant du conseil régional) qui diffuse un baromètre mensuel des données de circulation sur le périph a, lui aussi, noté des dégradations dans la fluidité du trafic sur l’anneau parisien. Si le baromètre de juillet n’est pas encore disponible, celui du mois de juin conclut bien à une augmentation des bouchons (exprimés en pourcentage du périphérique où les véhicules roulent à moins de 30 km/h en journée) par rapport au même mois, l’année précédente.

Selon les calculs de Paris région, on « bouchonnait » en moyenne sur 22 % du périph en juin dernier. Mais sur 18 % de l’anneau routier seulement un an plus tôt. Les précédentes analyses du même institut concluent cependant que la longueur moyenne des congestions a diminué en mai 2025 (par rapport à la même période l’année d’avant), augmenté en avril, diminué en mars…

Le rapport de l’Apur (Atelier Parisien d’Urbanisme) publié en avril dernier – après 6 mois de limitation de vitesse à 50 – concluait, lui, aux premiers effets positifs pour cette mesure. L’organisme évaluait alors à 19 %, la baisse moyenne du niveau d’embouteillage depuis l’abandon des 70 km/h.