Début juillet, Moscou a ouvert un appel à projet et projette de dépenser des millions de roubles pour transformer la zone détruite en destination touristique.

La Russie rêve de drapeaux, de brochures et de circuits guidés là où résonnent encore les échos des combats. Selon l’administration militaire régionale ukrainienne, Moscou prévoit de transformer la partie occupée de la région de Louhansk en une destination touristique phare. Objectif affiché : relancer l’activité économique sur un territoire dévasté, y compris dans les zones de première ligne aujourd’hui presque vides d’habitants.

Depuis le 1er juillet, Moscou a ainsi ouvert un appel à projet. Plus de 122 millions de roubles (près de 1,4 million d’euros) seront distribués aux initiatives retenues. Mais ce programme, présenté comme un « plan de développement », exclut toute reconstruction de logements ou d’infrastructures sociales détruits par la guerre.

Dans les zones occupées, une « russification » accélérée

Derrière les slogans touristiques, Moscou poursuit son entreprise de russification des zones occupées. Récemment, RBC Ukraine a révélé qu’à Louhansk, un programme d’entraînement au tir d’élite pour enfants a été lancé. Dans les écoles, enseignants et élèves sont également surveillés de près, parfois au moyen de séances psychologiques, ceci afin de détecter toute « déloyauté envers le régime russe ».

La région, entièrement occupée selon les forces russes, est au cœur des négociations de cessez-le-feu. Moscou conditionne tout accord à la reconnaissance de l’annexion de plusieurs territoires ukrainiens, dont Louhansk, ce que Kyiv et ses Alliés refusent catégoriquement.

En mars dernier, Steve Witkoff, invité sur le podcast du chroniqueur conservateur Tucker Carlson, a affirmé que la Russie était « dans son droit » de revendiquer les régions ukrainiennes occupées (Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson) au motif qu’elles seraient « russophones ».