Une pluie torrentielle d’une intensité exceptionnelle a déclenché, jeudi, de violentes coulées de boue dans le village himalayen de Chisoti, au Cachemire sous administration indienne, faisant au moins 56 morts et des dizaines de disparus. Ce drame survient moins de dix jours après d’autres inondations meurtrières dans le nord du pays.

« La nouvelle est tragique », a réagi le ministre en chef du Cachemire, Omar Abdullah, évoquant un « nuage de pluie » d’une rare violence ayant frappé le district de Kishtwar. Selon Mohammad Irshad, haut responsable local de la gestion des catastrophes, 56 corps ont donc été retrouvés, tandis qu’environ 80 personnes restent portées disparues. Près de 300 habitants et pèlerins ont pu être secourus, dont 50 grièvement blessés ont été transférés vers des hôpitaux voisins.

Des conditions extrêmes pour les secouristes

Les secouristes affrontent des conditions extrêmes : routes coupées, ponts endommagés et accès difficile à cette zone isolée, située à plus de 200 kilomètres de Srinagar. Pankaj Kumar Sharma, commissaire de police du district, a d’ores et déjà prévenu que le bilan humain pourrait encore s’alourdir. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre des sauveteurs alignant les corps dans la boue, recouverts de linceuls blancs.

Le village de Chisoti se trouve sur la route d’un important pèlerinage hindou vers le sanctuaire de Machail Mata. Une grande cuisine improvisée, qui abritait plus d’une centaine de pèlerins au moment de la catastrophe, a été entièrement emportée par les eaux. « Toute l’aide nécessaire sera apportée aux personnes dans le besoin », a assuré le Premier ministre indien, Narendra Modi.

Changement climatique et urbanisme mal planifié

Cette tragédie est la deuxième catastrophe majeure en Inde en août. Le 5 août, la ville de Dharali, dans l’Etat de l’Uttarakhand, avait été engloutie sous la boue, un drame qui pourrait avoir fait plus de 70 victimes.

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Les inondations et glissements de terrain sont courants pendant la mousson, de juin à septembre, mais les experts estiment que le changement climatique et un développement mal planifié aggravent leur fréquence et leur intensité.