Elle attire l’œil. En se promenant sur le bord de mer, tout près de l’hippodrome, difficile de rater la structure bleue et blanche #Cagnes-sur-Mer, sous-titrée « Une ville qui bouge! », installée là le 25 juin, quelques jours avant l’inauguration du pumptrack voisin.
Et non seulement on ne peut pas la rater, mais elle ne manque pas de faire réagir les passants, visiteurs comme locaux.
Un aimant à touristes
En l’espace d’une demi-heure, une dizaine de passants s’arrêtent pour immortaliser le lieu. Enfants grimpant sur les lettres géantes, parents ajustant le cadrage: la scène se répète.
Une famille suédoise n’y échappe pas: « Regardez, c’est le sigle dont parlait l’office de tourisme! » Plus loin, un couple d’Anglais à vélo arrête sa balade, intrigué. « C’est sympa, ça change, et le nom de la ville est bien visible. Ce sera facile à classer dans les photos », s’amuse Jenny.
En voiture aussi, difficile de la rater. On lève le pied, on tourne la tête. Les passagers d’un car touristique arrêté au feu tricolore profitent de l’instant pour mitrailler.
« Je préfère la mer »
Mais la structure n’a pas que des fans. « Ce n’est pas le spot photo dont je rêve. Ces #ILove font le buzz mais je n’y vois pas d’intérêt. Je préfère la mer. A Nice, tout le monde pose devant. Nous, on ne s’est pas arrêtés », réplique Caroline. Un touriste belge, un brin blasé, s’arrête: « C’est un hashtag parmi tant d’autres. En Wallonie, il y en a partout… C’est un détail dans le paysage. »
Et les Cagnois dans tout ça? On croise Marie, qui parle d’un « joujou » qu’elle a « vu à la télé »: « C’est sympa, ça change. »
Stéphanie, qui accompagne sa fille au pumptrack, trouve la structure « plutôt jolie, même si beaucoup la trouvent trop grosse et trop voyante ». En plus, « juste après le pont entre Villeneuve-Loubet et Cagnes-sur-Mer, elle marque un repère ».
De loin, Jacques, un curieux, tend l’oreille. Et opine: « Cagnes-sur-Mer cherche à se démarquer et rajeunir son image. C’est la suite logique. Pour s’inscrire dans l’air du temps, il fallait un symbole. Le voici. » Au-delà du simple décor, le #Cagnes-sur-Mer incarne pour lui une stratégie de communication assumée.
La quadra comme l’octogénaire voient juste: à son installation, la Ville évoquait un « totem urbain » voué à « devenir un symbole fort de notre identité », « pensé comme un point de repère emblématique ». Dans cette structure, la municipalité dirigée par Louis Nègre voit encore « une volonté assumée de renforcer la visibilité et la notoriété de la commune, en conjuguant esthétisme, attractivité et stratégie de communication territoriale ».
Et dans les communes alentour ?
Avant Cagnes, plusieurs communes avaient cédé à la mode du hashtag. À Nice, la structure installée il y a presque dix ans est devenue un lieu passage incontournable et l’un des spots préférés des vacanciers comme des Niçois.
Même chose à Tourrettes-sur-Loup, où le spot à selfies créé l’année dernière à l’entrée du village médiéval connaît son petit succès.
À Gattières, où une structure similaire a été installée en 2018 en hommage à une famille du village décimée lors de l’attentat de la promenade des Anglais, elle « fait partie du cadre » sans être devenue une attraction, explique la maire Pascale Guit-Nicol: « Peu de touristes font le détour. L’idée est sympa, originale, rien de plus. »