En mai dernier, la Royal Navy a officiellement dévoilé l’Excalibur, son premier drone sous-marin XLUUV [eXtra-Large Unmanned Undersea Vehicle], développé par l’entreprise MSubs, dans le cadre du programme CETUS.

Affichant un déplacement de 19 tonnes pour une longueur de 12 mètres, l’Excalibur doit servir de banc d’essai, en particulier dans les domaines de la furtivité et des capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] pour « l’escadron d’expérimentation de la flotte » britannique.

« En tant que démonstrateur, le navire n’effectuera pas de tâches opérationnelles mais façonnera les concepts futurs », avait en effet insisté la Royal Navy.

L’un de ces concepts a été mis à l’épreuve lors de la dernière édition de l’exercice international Talisman Sabre, qui s’est récemment tenue en Australie. Ainsi, alors qu’il était en immersion dans les eaux britanniques, au large de Plymouth, l’Excalibur a été contrôlé depuis un centre d’opérations de la Royal Australian Navy [RAN], donc situé à 16 000 km de distance.

Cette expérimentation a été menée au titre du pilier n° 2 du pacte AUKUS, scellé par l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis en septembre 2021. « Elle marque un grand pas en avant vers notre capacité à exploiter des systèmes sans équipage de manière interchangeable avec l’Australie », a fait valoir le contre-amiral Marcus Rose, responsable de ce programme au sein de la Royal Navy.

Il reste maintenant à faire la même chose… mais depuis le Royaume-Uni, étant donné que la marine australienne n’est pas en reste en matière de drones sous-marins. En effet, en collaboration avec le groupe américain Anduril, elle développe le « Ghost Shark XLUUV » pour des missions ISR à longue portée. Cet engin sera associé au Spear Tooth, conçu par C2 Robotics, avec le concours de Thales Australia.

Pour le site britannique Navy Lookout, la « synergie entre l’Excalibur, le Ghost Shark et le Spear Tooth reflète l’émergence d’un langage commun entre les programmes de la Royal Navy, de l’US Navy et de la RAN, grâce aux expérimentations opérationnelles menées lors d’exercices tels qu’Autonomous Warrior et Maritime Big Play ». Et si les détails sur les charges utiles et la nature des missions restent confidentiels, il n’en reste pas moins, poursuit-il, que les « responsables soulignent l’importance d’une intégration précoce et d’une capacité de fabrication souveraine ».

Photo : Royal Navy