Des représentants de tous les bords politiques ont dénoncé cet acte malveillant qui fait écho à la poussée de la haine antisémite en France, déjà à l’origine du meurtre du jeune homme, en 2006.

Tué parce que juif, et désormais profané. Un olivier planté en 2011 à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) a été abattu jeudi soir à la tronçonneuse «de façon malveillante», a témoigné le maire de la commune, Hervé Chevreau. L’arbre rendait hommage à Ilan Halimi, un jeune Français de confession juive séquestré, torturé et tué en 2006 par le «gang des barbares», pour des motifs crapuleux et antisémites.

Les réactions politiques n’ont pas tardé à dénoncer cet acte, alors que la haine antisémite croît en France depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. «Abattre l’arbre rendant hommage à Ilan Halimi, c’est chercher à le tuer une deuxième fois, a réagi Emmanuel Macron sur le réseau social X. Il n’en sera rien : la Nation n’oubliera pas cet enfant de France mort parce que Juif. Tous les moyens sont déployés pour punir cet acte de haine. Face à l’antisémitisme : la République, toujours intransigeante.»


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«L’arbre pour Ilan Halimi, vivant rempart contre l’oubli, a été fauché par la haine antisémite, a accusé le premier ministre François Bayrou. Nul crime ne peut déraciner la mémoire. La lutte jamais achevée contre le mortel poison de la haine est notre devoir premier.»

«Lâcheté absolue» des «barbares»

La ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne a regretté l’abattage d’un «symbole d’espoir face à la barbarie». «Le détruire, est un acte infâme de haine et d’antisémitisme d’une lâcheté absolue. Nous sommes face à un affront à notre mémoire collective et aux valeurs de la République. Les auteurs devront répondre de leurs actes.» Toujours dans le bloc central, le maire Horizons de Nice, Christian Estrosi, a dénoncé «une profanation insupportable» et «un acte odieux, qui intervient alors que l’antisémitisme ne cesse de progresser dans notre pays, avec la complicité de certains politiciens irresponsables qui se placent en dehors de la République».

Le président de l’UDR, Éric Ciotti, a de son côté fustigé «un abominable symbole de l’explosion de l’antisémitisme dans notre pays autant qu’une infâme attaque contre la mémoire du martyr d’Ilan Halimi». David Lisnard, maire de Cannes et président de Nouvelle Énergie, n’a pas hésité à accuser «l’étourdissante régression que connaît notre société à cause de groupes fanatisés essentiellement à l’extrême gauche (composée de tant de bobos idiots utiles des islamistes), qui se complaisent dans la fange de l’antisémitisme, du ressentiment, de la jalousie sociale, de la haine ricaneuse de la société et de notre démocratie républicaine». En cause aussi, selon l’édile : le «laisser-aller» de «nos dirigeants».

À gauche, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, coprésident de Place publique, a rendu hommage à «Ilan Halimi, victime perpétuelle des barbares», «pourchassé désormais par-delà la mort». «Paix à son âme et lutte sans relâche contre les ordures antisémites, ceux qui les excusent et leur pavent la voie», a-t-il asséné. Quant à Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste a déclaré : «Honte au profanateur antisémite qui a dû penser que cet acte était d’un courage infini…»