Le maire de Nice s’est exprimé ce jeudi soir sur BFM au sujet des fichiers présumés illégaux d’Éric Ciotti et pour lesquels le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, a ouvert une enquête préliminaire du chef « d’enregistrement ou conservation de données à caractère personnel sensibles sans le consentement des intéressés ».
« S’il est vrai qu’il y a des fichiers où sont clairement désignés, des flics, une appartenance religieuse – juifs, protestants, chrétiens, musulmans, arméniens, (…)- sans compter le handicap, sourds, malvoyants, (…), ces pratiques-là sont ignobles et dangereuses », a répondu le maire Horizons de Nice au journaliste Alain Marschall.
« Un fichier des juifs, des homosexuels, des policiers… Imaginez que ces fiches, qui rappelleraient tout simplement les heures les plus sombres de notre histoire, soient une réalité, là où nous avons le devoir de protéger la liberté de tous nos concitoyens », s’est encore indigné Estrosi.
Pas d’homosexuels fichés
Dans les listings que nous nous sommes procurés, les homosexuels ne sont pas fichés. Pas plus que les citoyens juifs.
En revanche, les mentions « confession juive » ou « confession chrétienne » apparaissent pour des personnes en lien avec des institutions ou identifiées comme telles par le grand public: des curés, des représentants du CRIF, ou encore du consistoire israélite.
« À partir du moment où nous aurons confirmation de la part du parquet que tel est le cas, nous sommes en train d’étudier les conditions dans lesquelles nous engagerons les actions nécessaires, que ce soit auprès de la CNIL ou auprès des instances judiciaires », prévient Christian Estrosi.
Des cases insolites…
Dans les fichiers, en tout cas, rien n’a été laissé au hasard par les équipes de l’ex-député LR, désormais UDR, le parti qu’il préside, allié au Rassemblement national.
On y trouve des noms, par centaines, des adresses et des coordonnées. Mais aussi des données très politiques. Et d’autres plus farfelues.
« Soutien de CE »… Christian Estrosi
Les fichiers répertorient, par exemple, les « soutiens de CE », soutien de… Christian Estrosi. Un crime de lèse-majesté vu les relations surtendues entre les deux élus.
Éric Ciotti ambitionnant de prendre la mairie à celui qui en tient les rênes depuis 2008.
Les équipes du député ont également notifié si les personnes référencées avaient, ou pas, « bénéficié de la réserve parlementaire » d’Éric Ciotti, ou si elles avaient fait l’objet « d’une intervention positive »: « crèche », « terrain » ou « emploi ».
Dans les fichiers incriminés, les équipes d’Éric Ciotti ont ajouté une case: « Proche d’ [Olivier] Bettati ». Photo Frantz Bouton et Cyril Dodergny.
Et puis au milieu de toutes ces données une case plus insolite que les autres: « Proche de Bettati ».
Si d’aventure une petite croix est inscrite en face d’un nom alors c’est tout sauf un atout. Si les deux hommes ont été, un temps, proche, ce n’est plus du tout le cas.
Depuis qu’Olivier Bettati est revenu en force dans la galaxie Estrosi.
Eric Ciott a annoncé ce jeudi soir sur le réseau social X porter plainte contre Christian Estrosi pour diffamation.
Les propos calomnieux, grotesques et contraires à toute vérité tenus par Christian Estrosi ce soir sur BFMTV à propos de prétendus “fichages” sont d’une extrême gravité et relèvent d’une grossière manipulation.
Je dépose plainte pour diffamation contre Christian Estrosi et les…
— Eric Ciotti (@eciotti) August 14, 2025