Richard d’Alberto fréquente les tribunes de la Meinau depuis 1947. Le Meilleur Ouvrier de France en coiffure en 1958 s’est réabonné à 92 ans avec ses deux fils. Grand fan de Mostovoï, il apprécie le style de jeu de Rosenior, moins le foot business.

Dans sa boîte à souvenirs du Racing, Richard d’Alberto remonte le temps jusqu’en 1947, quand il a commencé à vibrer pour les Bleus et Blancs : « Il y avait Lergenmuller dans les buts, je l’aimais beaucoup, Heisserer aussi en défense. J’allais à pied à la Meinau depuis la Montagne Verte et je pouvais voir les matchs gratuitement à l’époque, j’avais 15 ans ».

Richard d’Alberto a vu une soixantaine d’entraîneurs se succéder sur le banc de touche du Racing depuis l’après-guerre et des centaines de joueurs. « Mostovoï c’était le meilleur joueur techniquement, se remémore le nonagénaire. Il était exceptionnel pour son époque. Bon Marc Keller n’était pas mal non plus comme ailier ».

Une tribune de la Meinau longtemps repère des coiffeurs

Pendant de longues années, Richard d’Alberto a eu l’habitude de regarder les matchs avec des confrères : « Dans la tribune nord, on était une trentaine, tous les copains coiffeurs. Moi j’étais plutôt coiffeur pour dames, donc on ne parlait pas beaucoup du Racing, surtout à l’époque. Maintenant, il y a de plus en plus de dames qui viennent au stade. Je suis très étonné ».

Parmi les plus grands souvenirs de ce petit-fils d’immigré italien, il y a bien évidemment le seul titre de champion de France du Racing en 1979. « C’était une vraie fierté. À l’époque, à Paris, ils disaient que Strasbourg n’était pas en France. C’est vraiment le plus grand souvenir. J’ai aussi fait un déplacement pour voir le Racing au Milan AC, on y est allés à cinq en voiture, c’était super ».

Il est abonné avec ses deux fils

Richard d’Alberto sera une nouvelle fois assis cette saison en tribune à côté de ses deux fils Bruno et Yvon, eux aussi coiffeurs et fans du Racing. « Ça le maintient en vie le Racing, explique l’aîné Yvon, qui est lui aussi désormais à la retraite. Il aime bien commenter ce qui se passe sur le terrain et vivre l’ambiance avec tous ces jeunes. Ça lui permet de ne pas se sentir trop âgé quand même ».

Richard d’Alberto n’aime pas trop l’évolution du foot moderne : « On achète les joueurs puis on les revend, on gagne 10 millions et voilà. Je ne suis pas tellement pour le fric, mais  le spectacle est là quand même, c’est l’essentiel ».

Fan du Rosenior ball

En revanche, l’ancien coiffeur est fan du style de jeu de Liam Rosenior. « Ces jeunes sont déjà très bons, analyse-t-il passionnément. Les goals avancent beaucoup. Ils font maintenant le 11ᵉ homme sur le terrain, ils sont presque au milieu du terrain. C’est assez exceptionnel. Ils maîtrisent les passes et après tout d’un coup ça part. Parfois c’est un peu long. Ils pourraient jouer un peu plus vite vers l’avant. Mais c’est une nouvelle tactique intéressante ».

« Ce qui est drôle, c’est que je ne connais plus les joueurs, sourit-il. Je regarde surtout la coiffure qu’ils ont ».

Grand amateur de sport en général (« J’ai toujours aimé la compétition, même en coiffure), Richard d’Alberto est aussi fan de tennis. Il a arrêté de jouer depuis le covid, mais il passe quasiment tous les jours voir ses copains taper la balle au TC Strasbourg.

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