Par
Fabien Binacchi
Publié le
15 août 2025 à 17h22
Ce jeudi 14 août 2025, sur les coups de midi, les sauveteurs du poste de secours de la calanque de Sormiou hissent le drapeau violet. Il prévient de la « présence d’espèces aquatiques dangereuses dans l’eau ». La baignade est interdite « quelques petites minutes », précise l’adjoint au maire de Marseille Hervé Menchon. Le temps qu’un requin peau bleue, présent à quelques mètres du rivage seulement, regagne le large.
Un spécimen d’un mètre de long
Décidément, les rencontres entre les baigneurs et la faune aquatique se multiplient cet été 2025 sur le littoral marseillais. Après les raies Pastenague et Mobula, c’est encore une nouvelle espèce qui est venue à la rencontre des aficionados de la Méditerranée.
« L’observation remonte à la mi-journée [ce jeudi 14 août], il est environ midi : il s’agissait d’un petit requin peau bleue d’un mètre de long », précise Hervé Menchon, élu délégué notamment à la mer et au littoral, à actu Marseille. Une visite d’un « jeune » spécimen « inoffensif » qui a tout de même entraîné « une interdiction de baignade de quelques petites minutes » sur la plage de la calanque de Sormiou.
Éviter tout accident
Le drapeau violet, qui signale la « présence d’espèces aquatiques dangereuses dans l’eau », « a été hissé pour […] protéger » l’animal avant tout, a avancé l’adjoint sur son compte X.
En tout cas pour éviter tout accident :
L’agitation et les interactions directes avec l’homme peuvent toutefois générer du stress chez les animaux marins. L’an dernier, par exemple, une raie Pastenague en pleine mise bas avait été encerclée par des baigneurs. Stressée, elle avait manifesté des comportements défensifs. [Cette espèce] peut charger.
Hervé Menchon, à actu Marseille
Des attaques recensées
Le requin peau bleue (Prionace glauca) « est une espèce qui est inoffensive pour l’homme [mais] il y a toujours un risque de morsure s'[il] se sent agressé », indiquait Nicolas Ziani, responsable scientifique du groupe phocéen d’étude des requins, en 2022, sur actu Var.
Des cas de morsures « non provoquées » ont tout de même été recensés, dont certaines mortelles, à travers le monde, selon le Musée d’histoire naturelle de Floride. Une attaque aurait notamment eu lieu du côté d’Oliva, près de Valence, en Espagne, pendant l’été 2023. Un baigneur avait été blessé. Mais de tels événements resteraient exceptionnels.
Notamment sur le littoral des Bouches-du-Rhône. « Je tiens à rappeler qu’aucun requin blanc ne fréquente nos plages, et qu’il n’existe pas en Méditerranée d’espèce présentant un danger pour l’homme, appuie Hervé Ménchon. Les dernières attaques recensées remontent, à ma connaissance, à plusieurs siècles. »
« C’est chez lui »
Le requin peau bleue, lui, est en tout cas bien présent. C’est une « espèce féconde et bien présente dans nos eaux » qui « fait partie intégrante de la biodiversité marine de la rade de Marseille et donc, de facto, du Parc national des Calanques », poursuit l’adjoint.
Sa présence est parfaitement normale dans son habitat naturel, comme ici à Sormiou. C’est chez lui.
Hervé Menchon
Cette nouvelle visite n’a pas été la seule observation faite ce jeudi 14 août dans cette calanque. « Une raie torpille croquée au large est aussi venue mourir sur la plage de Sormiou. La vie des espaces naturels, c’est aussi la prédation et ses conséquences plus facilement visibles sur les plages et sur le littoral en été », précise l’élu à notre rédaction.
« Il y a donc des sentiments émerveillés, des peurs et de la curiosité, plus facilement en cette période estivale, développe-t-il. J’espère que c’est l’occasion de mieux comprendre le vivant, le cercle de vie et les impacts des activités humaines sur la nature. »
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.