« Ça fait ch… » Dans un soupir, Nordine Souab résume ainsi le moral des troupes à Nice. Certes, ni cette maison d’arrêt, ni celle de Grasse n’ont été visées par des attaques à ce jour, contrairement à Toulon-La Farlède ou Aix-Luynes.
Pour autant, « beaucoup de personnels se sentent touchés », constate le secrétaire local du syndicat UFAP-UNSa-justice.
Ces attaques coordonnées réveillent le traumatisme du péage d’Incarville, où deux surveillants ont été abattus lors de l’évasion du narcotrafiquant Mohamed Amra. Tirs de kalach’, véhicules incendiés, tags… Ces actes « ramènent à une triste réalité: on est déjà une cible dedans, on est aussi une cible à l’extérieur, déplore Nordine Souab. Ça ramène le côté professionnel dans la sphère privée; ça peut être très, très mal vécu… »
Rondes et patrouilles renforcées
Dès lors, « les surveillants sont sur le qui-vive », témoigne Nordine Souab. Avec le plan Vigipirate, les agents pénitentiaires avaient déjà pour consigne de ne pas sortir en uniforme. Il leur est désormais demandé « d’être plus vigilants à proximité des établissements, et de signaler quelque chose de suspect en temps réel. »
De son côté, selon la préfecture des Alpes-Maritimes, la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN O6) « renforce son dispositif de rondes et patrouilles aux abords des deux maisons d’arrêt », avec des « patrouilles en tenue pour assurer visibilité et dissuasion ».