Éric Ciotti est dans le viseur de la justice. Des perquisitions ont été menées ce mardi à Nice dans le cadre d’une enquête ouverte sur des soupçons de fichage de personnes, établi sans leur consentement, a indiqué le parquet, confirmant des informations de Libération et Nice-Matin.

Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Nice en mai dernier du chef d’ »enregistrement ou conservation de données à caractère personnel sensibles sans le consentement des intéressés », a précisé à l’AFP le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli.

Plusieurs centaines de Niçois concernés

Selon Libération, cette enquête fait suite au signalement au printemps d’un « lanceur d’alerte anonyme » informant de l’existence de fichiers mis en place par les équipes du député local et président de l’UDR Éric Ciotti.

Confirmant des informations de Nice-Matin, le magistrat indique que la police judiciaire « a procédé ce (mardi) matin à différentes perquisitions en vue notamment de saisies de données informatiques ». Il n’a toutefois pas confirmé que ces perquisitions visaient, comme l’indique Nice-Matin, le siège du Conseil départemental, dont Éric Ciotti fut le président de 2008 à 2017 et dont il préside encore la commission des finances.

Selon Libération, ces fichiers concerneraient plusieurs centaines de Niçois présentés comme « influents », qu’ils soient responsables associatifs ou commerçants par exemple, certains des noms étant suivis de la confession des intéressés (« confession juive », « confession chrétienne »), de mentions de handicap (« sourd », « non voyant ») ou encore de la mention « propriétaire foncier ».

Toujours selon Libération, la Commission nationale de l’informatique et des libertés a confirmé une plainte à propos de ces procédés de fichage sans consentement.

Cette enquête intervient alors qu’Éric Ciotti pourrait annoncer fin août lors de sa rentrée politique sa candidature à la mairie de Nice face au maire sortant Christian Estrosi (Horizons), qui a déjà annoncé se représenter. Ni Éric Ciotti ni son entourage n’ont donné suite aux sollicitations de l’AFP à propos de la constitution de ces fichiers.