« Je partis vers la fin de cette année 1913 vers une destination lointaine et exotique. J’avais jeté mon dévolu sur la Corse, pays sauvage et aride. »* Le peintre Maurice Utrillo accoste ainsi à Ajaccio et de là, rejoint Belgodère, « où il prend pension chez Monsieur Bernet qui loue des chambres, croit savoir Pamela de Montleau. De là, il fera de fréquentes balades dans le Cortenais, le Nebbiu, la Castagniccia… »
Passionnée d’art et enquêtrice dans l’âme, cette Charentaise aime surtout les petites histoires qui se cachent dans la grande. Aujourd’hui employée par une maison d’édition spécialisée dans les guides de voyage, elle a croisé Maurice Utrillo un peu par hasard, au début de cette année : « Je suis à Paris, je rentre d’une réunion et je reçois le texto d’un ami, Philippe Cassereau, qui me propose d’aller voir une exposition de Suzanne Valadon, la mère d’Utrillo. Lui-même a épousé une Charentaise et vécu à Angoulême où il s’y est marié, il a peint la région, les remparts de la ville, les églises… L’idée de créer une exposition autour de sa peinture est venue comme ça. »
Utrillo s’installe à Belgodère et se promène souvent dans le Nebbiu ou à Corte
L’attachement au territoire de Pamela de Montleau résonne comme un écho à celui du peintre qui, un siècle plus tôt, a aimé représenter des petits bouts de France que beaucoup ne voyaient pas : « C’était une occasion de mettre en avant notre territoire. » Mais hors de question pour autant, de s’arrêter là : « Utrillo a beaucoup peint Montmartre, et il est surtout connu pour ça, mais il a aussi bougé, et il peignait beaucoup d’après des cartes postales. Ce peintre mondialement connu est aussi celui des régions, des églises paumées et je reste persuadée que grâce à lui, on pourrait mettre en valeur des territoires un peu oubliés, inconnus ou insolites. »