Par
Enzo Legros
Publié le
16 août 2025 à 7h02
Des milliers de particules de plastique dans l’air de nos maisons ? Cela peut paraître totalement invraisemblable, mais c’est bien la découverte que vient de faire une équipe de chercheurs de l’Université de Toulouse. Dans une étude publiée dans la revue américaine Plos One mercredi 30 juillet 2025, ces sept scientifiques de la Ville rose partagent cette révélation inquiétante sur la qualité de l’air dans les espaces intérieurs. S’il était déjà connu que l’air extérieur contient du plastique à cause de la pollution, « l’omniprésence » de ces molécules dans les habitations est un véritable danger pour la santé de l’être humain, selon les chercheurs.
68 000 microplastiques respirés chaque jour
Pour réaliser leur étude, les scientifiques ont prélevé au cours de l’année 2023 de l’air présent dans plusieurs appartements. Deux ans après, les résultats qu’ils ont obtenus font froid dans le dos. Ils démontrent qu’en une journée, les adultes comme les enfants respirent environ 68 000 particules de microplastiques.
« La présence de microplastiques dans divers environnements, notamment les ménages, les bureaux, les centres commerciaux et les lieux publics a déjà été identifiée », précise l’équipe de recherche. Mais il n’avait encore jamais été prouvé que le plastique occupait une place aussi importante dans l’air.
Une présence « 100 fois plus importante » que prévue
« Les estimations sont 100 fois plus élevées que les estimations précédentes […], et suggèrent que les impacts de l’inhalation de microplastiques sur la santé pourraient être plus importants que nous le pensons », s’alarment les auteurs de l’étude. Toutes ces particules détectées proviennent de l’usure des objets en plastique qui composent les pièces des appartements et des maisons.
Vidéos : en ce moment sur Actu
Autre découverte pointée par l’analyse, l’air intérieur serait en réalité huit fois plus pollué aux microplastiques que l’air extérieur. « Étant donné que les habitants des pays développés passent environ 90 % de leur temps à l’intérieur, l’exposition aux microplastiques dans les environnements intérieurs est significativement plus élevée et mérite une attention particulière », poursuit l’article.
Un risque de cancer et d’autres maladies chroniques
La question pour les membres de l’Université de Toulouse était donc de savoir si un véritable danger est encouru pour la santé les habitants. Une chose est sûre, les microplastiques ne pénètrent pas forcément dans les cellules des poumons. En revanche, la dangerosité dépend de la taille du microplastique inspiré. Les plus petites particules, inférieures à 10 micromètres, « peuvent pénétrer dans les poumons » avant de se retrouver dans le sang, constatent les scientifiques.
« Ils peuvent causer des problèmes respiratoires comme l’inflammation et des maladies chroniques comme la bronchite et l’asthme. De plus, les microplastiques peuvent libérer des additifs toxiques et des polluants environnementaux adsorbés, qui peuvent perturber les fonctions endocriniennes et augmenter le risque de diverses maladies, dont le cancer », détaillent-ils.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.