14% de la population mondiale a déjà souffert de la maladie de Lyme, qui survient suite à une piqûre de tique infectée à la bactérie Borrelia.

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14% de la population mondiale a déjà souffert de la maladie de Lyme, qui survient suite à une piqûre de tique infectée à la bactérie Borrelia.

INSECTES – Vous vous apprêtez à dormir à la belle étoile pour profiter des étoiles filantes, ou à aller vous balader en forêt pendant vos vacances ? Attentions aux tiques. Ces acariens, qui peuvent aussi bien vivre dans les zones boisées que dans les espaces verts des villes, se nourrissent de sang animal ou humain. Elles ne piquent pas, elles mordent, et restent fixées sur la peau pendant des heures pour s’alimenter.

Comme le souligne Christopher Bazzoli, médecin urgentiste, auprès du HuffPost américain, « Les tiques elles-mêmes ne sont pas particulièrement dangereuses pour l’homme, mais malheureusement, elles peuvent transmettre certaines maladies à l’homme [et] finir par lui causer du tort ». Maladie de Lyme, encéphalite…

[Note : Cet article est une traduction réalisée par la rédaction du HuffPost France, à partir d’un article paru en juillet 2025 sur le HuffPost américain. L’article original est à lire ici. Il a été traduit, raccourci et édité dans un souci de compréhension pour un lectorat francophone.]

Quelles sont les bonnes pratiques pour ne pas trop avoir à s’inquiéter en randonnée ? Plutôt que de passer l’été enfermé pour éviter les tiques, nos confrères du HuffPost US ont posé la question à plusieurs médecins. Voici ce à quoi ils font attention.

Évitez de marcher dans les herbes hautes.

Les tiques aiment les herbes hautes, les zones boisées, en particulier la lisière entre les zones boisées et les zones plus ouvertes. D’après Eugène Shapiro, médecin pédiatre et professeur, elles ont tendance à se poser à « l’extrémité des brins d’herbe, où elles ont des organes sensoriels sous leurs pattes, et d’où elles s’accrochent aux animaux à sang chaud qui passent à proximité ». Elles vivent également dans les feuilles mortes et les buissons. « Il s’avère que la plupart des gens sont infectés dans leur propre jardin lorsqu’ils font du jardinage ou une activité similaire », ajoute le pédiatre.

Se couvrir, mais ne pas porter de vêtements sombres

Daniel Solomon, médecin spécialiste des maladies infectieuses recommande d’abord de se couvrir lorsque vous vous trouvez dans des zones boisées ou herbeuses – même quand il fait chaud. Vous pouvez aussi rentrer le bas de votre pantalon dans vos chaussettes, ce qui rendra le contact avec votre peau plus difficile pour les tiques.

Pour plus d’efficacité, évitez les habits sombres : les tiques étant généralement d’une couleur brun foncé ou noire, elles se repèrent plus facilement sur des vêtements clairs. « Ainsi, si vous voyez une tache sombre ramper sur vos vêtements, elle sera beaucoup plus facile à repérer sur du blanc ou du kaki », explique-t-il.

Peut-on utiliser de l’insecticide ?

Il existe un certain nombre de produits répulsifs pour les tiques – à utiliser en respectant les précautions d’usage, comme le rappelle le site de l’assurance maladie. Le DEET, par exemple, est contre-indiqué chez la femme enceinte et les enfants de moins de deux ans. L’IR3535 peut être utilisé chez les enfants à partir de 6 mois et les femmes enceintes, mais à des concentrations bien plus faibles.

D’après Ameli.fr, « Ces produits étant potentiellement toxiques, respectez bien les précautions d’usage mentionnées sur leur notice et notamment la fréquence de l’application sur la peau. Vous pouvez ponctuellement appliquer le répulsif cutané sur les vêtements au niveau du point d’entrée des tiques (bas des vêtements, poignets des manches, etc.) ». Quant au fait d’imprégner ses vêtements par un répulsif contenant de la perméthrine (et des pyréthrinoïdes) ce n’est « plus recommandé en raison du risque toxique pour la santé », souligne l’institution.

Repérer les tiques rapidement

« Lorsque vous rentrez chez vous, enlevez vos vêtements et mettez-les dans le sèche-linge à haute température pendant 10 minutes pour tuer les tiques qui pourraient s’y trouver », conseille le docteur Solomon. Comme les tiques ne s’accrochent pas immédiatement, vous pouvez également prendre une douche pour éliminer celles qui pourraient ramper sur votre corps, ajoute-t-il.

Ensuite, il faut passer à la vérification. Avant toute chose, toutes les tiques ne sont pas infectées par des maladies dangereuses pour l’homme. Quand elles le sont, la transmission n’est pas immédiate : comme l’affirme Eugène Shapiro, une tique doit rester accrochée à son « hôte nourricier » pendant 24 à 36 heures pour transmettre certaines infections. « Si vous identifiez la tique et que vous parvenez à la retirer en moins de 36 heures, il est peu probable qu’elle transmette la maladie de Lyme », souligne-t-il.

Il existe d’autres infections qui peuvent se propager plus rapidement, mais ce sont généralement les tiques que vous ne voyez pas et que vous n’enlevez pas qui sont les plus dangereuses, ajoute le médecin.

Après avoir passé du temps en pleine nature vient donc le moment de vérifier que personne n’a de tique sur lui ou sur elle. « En général, les tiques aiment les endroits sombres et humides, comme l’arrière des genoux, l’aine, le nombril, les aisselles ou la nuque », explique le docteur Solomon.

« Elles peuvent se fixer n’importe où, mais ce sont les endroits qu’elles préfèrent, et ce sont aussi les endroits difficiles à voir. Vous devez donc vraiment, avec un membre de votre famille, vous assurer de bien vérifier les zones sombres que vous ne voyez pas dans le cadre de vos activités quotidiennes », a déclaré M. Solomon.

Achetez une pince à tiques

Si vous trouvez une tique accrochée à votre corps, il faut utiliser une pince à tique (si vous n’en avez pas, faites en l’acquisition), saisissez-la le plus près possible de la peau et retirez-la, conseille M. Shapiro. Le site de l’assurance maladie, lui, fait un descriptif plus détaillé du mouvement adapté :

« Glissez le crochet du tire tique sous la tique sans l’écraser, au plus près de la peau et tirez-les doucement mais fermement. Pour ne pas casser l’appareil buccal (le rostre), faites un mouvement circulaire. Ce mouvement de traction-rotation (comme un mouvement de vissage-dévissage), réalisé perpendiculairement à la peau, permet de retirer la (ou les) tique(s) sans leur arracher la tête. Si vous n’avez pas réussi à retirer toute la tête et le rostre du tique du premier coup, ne recommencez pas et ne cherchez pas à compléter l’extraction. Demandez conseil à votre pharmacien ou votre médecin. »

Surveillez l’éventuelle morsure

Vous avez trouvé, puis retiré une tique sur vous ou sur un membre de votre famille ? Il faut maintenant surveiller la zone de peau mordue. Toujours selon l’assurance maladie, dans les 24 heures qui suivent, « une petite plaque rouge ou une papule, souvent responsable de démangeaisons, peut apparaître ». C’est une réaction normale, qui n’a rien d’inquiétant.

Cependant, si vous constatez l’arrivée d’une « plaque rouge inflammatoire », qui s’étend, il faut aller consulter un médecin : cela peut être un érythème migrant, symptôme de la maladie de Lyme. Vous pourrez vous voir prescrire un traitement antibiotique. Même chose si vous constatez des symptômes anormaux : douleurs, fièvre, troubles neurologiques…