Redonner goût au travail et compenser le manque d’électriciens. Ce sont les deux objectifs de la nouvelle école de production Je fabrique mon avenir, inaugurée il y a quelques semaines dans les locaux du Campus Sud des Métiers, quartier Méridia, à Nice.

Les jeunes, eux, n’ont pas attendu la fin de l’année scolaire pour commencer leur formation. En septembre dernier, dix élèves ont entamé un CAP d’électricien en deux ans, reconnu par l’Éducation nationale.

Parmi eux, Maxime, 16 ans, est ravi d’avoir tourné le dos à l’enseignement général.

« La théorie, c’est compliqué pour moi. J’ai tenu jusqu’à la seconde, puis j’ai décroché », confie le jeune homme, pour qui cette voie était une évidence. « J’ai déjà fait de l’électricité avec mon père, qui travaille là-dedans. Ça m’a donné goût au métier », raconte Maxime.

Passionné, il montre avec plaisir ce qu’il est déjà capable de faire, outils en main.

Redonner confiance en l’école

C’est pour des jeunes comme lui que cette école est conçue. Pour ceux qui, au sortir de la 3e, sont en perte de vitesse à l’école classique. Grâce à Je fabrique mon avenir, ils retrouvent une motivation pour le travail. Et cela contribue aussi à former de nouveaux électriciens.

« Le président de l’union des industries et métiers de la métallurgie nous avait alertés sur le manque de diplômés en électricité « , se souvient Xavier Latour, vice-président de la Métropole Nice-Côte d’Azur, délégué à la Formation

. Il évoque ensuite un élève qui l’a marqué lors de la visite de ce nouvel établissement.

« À 16 ans, Killian est heureux d’être là. Il s’ennuyait sur les bancs du collège, il faisait des cheveux blancs à ses parents. Là, on lui redonne le sourire « , s’enthousiasme l’élu, qui reconnaît qu’il faut savoir sortir du cursus « classique », bac puis enseignement supérieur, pour « permettre à tous les gamins de trouver leur voie ».

La pratique professionnelle comme maître-mot

Pour cela, en dehors de quelques matières générales, les élèves « pratiquent ». Beaucoup: au moins 21 heures par semaine sur les 35 au total. Ils sont formés à l’ensemble du métier d’électricien, du câblage des tableaux électriques jusqu’à la mise en fonctionnement d’appareils. Pour cela, deux espaces: un pour la mise en situation, équipé d’interrupteurs, d’ampoules et de disjoncteurs, comme dans un appartement. Un autre sert d’atelier de production. « Ils réalisent de vraies choses pour apprendre le métier. On fonctionne comme dans une usine « , vante Olivier Lenci, directeur adjoint de l’école de production.

L’entreprise de luminaires Resistex, située dans les Alpes-Maritimes, a confié des néons à recycler. « Nos élèves vont les démonter, regarder ce qu’il y a dedans. Ils apprennent comme ça « , se réjouit Olivier Lenci.

Pour l’entreprise, le coût est le même qu’avec un prestataire lambda. Mais en faisant confiance à l’établissement, elle contribue à former les jeunes et garantir la gratuité de leur formation.

« On a besoin de chantiers »

L’école a besoin d’environ 20.000 à 30.000 euros par an pour fonctionner. Elle obtient bien sûr des financements publics. Mais elle a aussi besoin de ces entreprises partenaires.

Pour l’heure, elles sont quelques-unes à faire confiance à l’établissement.

Pas assez encore, selon son directeur. « On a besoin de chantiers et d’entreprises qui fassent appel à nous « , lance Olivier Lenci, comme un appel.

Actuellement, les jeunes sont uniquement formés en atelier, mais le directeur adjoint espère bien pouvoir les emmener dès la rentrée sur de vrais chantiers.

Campus Sud des Métiers (13, av. Simone-Veil à Nice). Plus d’infos à: contact@campussuddesmetiers.com. Inscriptions ouvertes sur: campussuddesmetiers.com