La vague de chaleur se poursuit samedi sur une large partie du pays, jusqu’au sud-Bretagne, avec 54 départements placés en vigilance orange par Météo-France, au neuvième jour d’une canicule qui touche également la péninsule ibérique.

Le pic de chaleur intense est attendu dans l’Aude et l’Hérault, selon les prévisions de Météo-France.

A Montpellier, le thermomètre devrait afficher samedi après-midi un maximum de 42°C.

La ville appelle ses habitants, si besoin, à « se rendre dans des lieux frais » : clubs de l’âge, piscines, lieux de patrimoine, musées, médiathèques ou encore bâtiments administratifs.

Il s’agit du deuxième épisode caniculaire depuis le début de l’été et le 51e en France depuis 1947, ces phénomènes étant rendus plus fréquents et plus intenses par le changement climatique.

« Pour faire rentrer un peu de fraîcheur », Marie Couture, habitante du centre-ville de Montpellier, ouvre les fenêtres de son appartement, sous les toits, « très tôt le matin, entre 5h et 7h », explique la retraitée de 80 ans.

« Je pense acheter une climatisation à la rentrée, en vue des prochains étés. Mes deux filles insistent car elles sont un peu inquiètes de me savoir exposée à de fortes chaleurs. Dans mon appartement, la température en journée ne descend parfois pas sous les 30 degrés », confie-t-elle.

– « Seau de glaçons » –

À Nîmes, Annie Hugot, retraitée de 78 ans, ne souhaite pas de climatisation, pour des raisons économiques et écologiques. « Nous plaçons un seau de glaçons sous les ventilateurs. Ça fait l’affaire ! », sourit-elle.

L’épisode caniculaire dans les Bouches-du-Rhône s’accompagne d’une pollution de l’air à l’ozone, obligeant le maintien de la circulation différenciée à Marseille.

Le risque d’incendies sera également élevé dans les prochains jours dans le Sud et le Centre-Ouest en raison de la sécheresse et des vents, particulièrement dans l’Aude, le Vaucluse et la Drôme qui vont passer en vigilance rouge pour le danger feux, a annoncé Météo-France.

Dans l’Aude, 330 pompiers sont toujours mobilisés sur l’incendie exceptionnel qui a parcouru 16.000 hectares et qui n’est toujours pas éteint avec un risque de reprises accentué par les fortes chaleurs.

La préfecture du Vaucluse a interdit samedi l’accès à une douzaine de massifs montagneux tandis que le pic Saint-Loup, situé à une vingtaine de kilomètres de Montpellier, prisé des touristes, est inaccessible.

Météo-France a également placé trois départements de la frange Est de l’Hexagone ainsi que la Corse-du-Sud en vigilance jaune pour les orages samedi.

– Péninsule ibérique endeuillée –

La canicule va perdurer jusqu’à la fin de journée avant de régresser par le nord et l’ouest dimanche et surtout lundi. De nouveaux orages, en début de semaine prochaine, devraient faire baisser les températures selon Météo France et mettre un terme à ce long épisode caniculaire.

Les prévisionnistes tablent sur une fin de la vigilance orange samedi soir pour tous les départements d’Auvergne, du Limousin, de Bourgogne-Franche-Comté, du Centre-Val-de-Loire, ainsi que pour la Loire, l’Ain, la Lozère, l’Aveyron, les Deux-Sèvres et la Vienne.

Samedi à 06H00, 12 départements, principalement du Nord-Est, ont déjà été replacés en vigilance jaune, a indiqué Météo-France dans son dernier bulletin. L’institut anticipe un recul plus large dimanche, notamment dans le Centre, avec 18 départements supplémentaires rétrogradés.

La vague de chaleur a débuté le 8 août en France. D’abord cantonnée au Sud, avec des températures particulièrement élevées sur le Midi méditerranéen, elle a atteint un niveau exceptionnel entre lundi et mercredi du Sud-Ouest au Centre-Est, où de nombreux records ont été battus.

Dans l’Hexagone, 266 stations météo ont enregistré au moins une fois une température de 40°C ou plus entre le 9 et le 12 août 2025 inclus. Soit plus que sur toute la seconde moitié du XXème siècle (235).

Les études de surmortalité montrent que la chaleur tue plus que les ouragans, les inondations ou tout autre événement climatique extrême. La prévention s’est améliorée depuis la canicule de 2003 (15.000 morts) et moins de gens meurent désormais de la chaleur, mais plus de 5.000 personnes en sont mortes à l’été 2023, selon Santé publique France.

La vague de chaleur touche aussi une grande partie de l’Europe du Sud avec en première ligne l’Espagne, qui enregistre samedi son quatorzième jour consécutif de canicule.

Plusieurs villes vont encore connaître des pics de températures pouvant dépasser les 40 degrés, a indiqué l’agence météorologique nationale Aemet, mettant en garde contre le risque d’incendies « très élevé ou extrême dans la majeure partie du pays (…) jusqu’à lundi inclus ».

L’Espagne a enregistré trois décès dans ces incendies, dont deux jeunes volontaires trentenaires qui ont péri en tentant d’éteindre les flammes en Castille-et-Leon (nord-ouest) où une douzaine de feux restent très actifs.

Au Portugal, l’ancien maire de Guarda (est) est décédé vendredi, « victime d’un incendie qu’il combattait dans sa commune », a annoncé le président portugais Marcelo Rebelo.

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