Ce lundi 11 août, le mercure devrait encore dépasser les 30 degrés en Ille-et-Vilaine. Alors que l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée et que, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), les températures devraient continuer à augmenter dans les prochaines années, l’Audiar -l’agence publique d’urbanisme de Rennes- a souhaité faire un état des lieux des travailleurs exposés à la montée du mercure. Une situation pouvant engendrer fatigue, baisse de la vigilance, troubles de la vision, nervosité, mais aussi des accidents du travail ou des pathologies graves, comme des cancers.
D’après les calculs de l’Audiar parus dans un récent rapport, près de 117 000 travailleurs des zones d’emplois de Rennes, Fougères, Vitré, Saint-Malo, Redon et Dinan exercent un métier « particulièrement exposé à une température élevée » (travail en extérieur ou impliquant une production de chaleur dans un espace clos). Parmi ces salariés, 75 000 seraient même « très incommodés » par la chaleur. Les secteurs concernés ? Travaux publics, bâtiment, agriculture, maraîchage, jardinage, élevage, maintenance, métallurgie…
Difficulté de recrutement
Selon l’Audiar, « dans les décennies à venir, les zones d’emplois (étudiées) subiront certes moins de jours supplémentaires de chaleur par rapport d’autres zones d’emplois de France mais, au regard de leur structure économique, elles seront très concernées car les métiers exposés aux températures élevées y sont comparativement plus nombreux ». Au niveau national, environ 35 % des actifs, tous métiers confondus, seraient impactés par la chaleur. Un chiffre qui monte à 42 % à Fougères et Vitré, mais descend à 34 % à Rennes, où le secteur des services est davantage présent qu’ailleurs.
Face à ces constats, l’Audiar prévient : « L’impact de la chaleur dans le monde du travail nécessite que les acteurs économiques privés et publics préparent l’adaptation des conditions de travail de leurs salariés les plus exposés. » Ils y auraient tout intérêt. Sans mesure dédiée, l’attractivité des postes concernées pourrait diminuer et accentuer un peu plus des difficultés de recrutement déjà élevées.