Un petit mois après la fin de la saison de football avec la finale de la Coupe du monde des clubs, c’est déjà reparti. La Ligue 1 reprend ses droits, vendredi 15 août avec une affiche Rennes-Marseille pour débuter, au Roazhon Park. Un PSG qui sort d’un quadruplé historique, un OM qui s’est renforcé en attaque et l’attraction Paris FC qui débarque dans l’élite… Voici huit questions sur l’exercice 2025-2026.
Dans quel état de forme sera le PSG ?
Un mois. Voila le temps dont ont disposé les joueurs du PSG pour à la fois prendre des vacances et lancer leur préparation, entre la finale de la Coupe du monde des clubs, le 13 juillet et la Supercoupe d’Europe remportée face à Tottenham, mercredi. Un délai très court après une saison éprouvante pour les Parisiens, qui auront de nouveau un calendrier très dense, avec cette fois un autre statut à défendre. Combien de temps traineront-ils cette dette physique ?
Le PSG, qui a terminé la saison en s’appuyant sur un noyau dur de plus en plus restreint, s’est confronté aux limites de son effectif. Le seul recrutement dans le champ du défenseur central ukrainien Illia Zabarnyi ne change pas tellement la donne. L’accumulation de matchs peut provoquer « un risque élevé pour les blessures musculosquelettiques », selon l’ancien footballeur Vincent Gouttebarge, aujourd’hui directeur médical à la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (Fifpro). Après une saison parfaitement gérée sur le plan physique, attention à la gestion des organismes en ce début d’exercice.
Marseille peut-il faire mieux ?
Dauphin du PSG l’an passé, renforcé par Igor Paixao, Pierre-Emerick Aubameyang ou encore Angel Gomes, Marseille s’avance comme un candidat très sérieux au même strapontin cette saison. L’OM a certes perdu Valentin Rongier, Quentin Merlin et Ismaël Bennacer, mais la recette De Zerbi fonctionne et l’ossature n’a que peu bougé.
Deuxième du championnat avec quatre points d’avance sur Monaco mais 19 de retard sur le PSG, Marseille peut-il pour autant chatouiller les Parisiens ? Il lui faudra une régularité exceptionnelle face au champion de France, qui n’a perdu que deux matchs l’an passé (contre neuf pour l’OM). Et il faudra cette saison composer avec l’aventure en coupe d’Europe, ce qui n’était pas le cas l’an passé pour les Phocéens.
Jusqu’où Pogba peut-il emmener Monaco ?
En 2017, Monaco a été l’un des deux seuls clubs, avec Lille en 2021, à priver le PSG version qataris du titre de champion de France. Depuis, le club du Rocher termine régulièrement sur le podium, sans jamais inquiéter réellement le PSG. L’arrivée de Paul Pogba pourra-t-elle bousculer l’ordre établi, et permettre à l’ASM jouer de nouveau le titre, lui qui a terminé 2e en 2023 et 3e en 2024 ?
Assez discret sur le marché des transferts hormis les arrivées de l’Anglais Eric Dier du Bayern Munich et du portier Lukas Hradecky, ainsi que le prêt d’un Ansu Fati pas encore prêt à reprendre le chemin des terrains, le club du Rocher a misé sur une forme de continuité. A moins que des offres importantes arrivent sur la table de la direction pour ses nombreuses pépites, dont Maghnes Akliouche.
Quelle place pour le Paris FC ?
C’est l’équipe la plus intrigante de cette saison 2025-2026. Maintenant piloté par la famille Arnault, le Paris FC va retrouver la Ligue 1, qui comptera deux clubs parisiens pour la première fois depuis 1990. Déménagement au stade Jean Bouin, Jürgen Klopp présent en tribunes, recrues à plusieurs dizaines de milliers d’euros comme Moses Simon ou Otavio : le PFC a bien l’intention de s’installer dans l’élite et à terme de rivaliser avec les meilleures équipes du championnat.
Et comme le PFC n’a rien d’un promu comme les autres, le maintien semble le minimum. L’imaginer terminer dans la première partie de tableau semble osé, mais pas hors de propos. « On est un peu plus suivi, un peu plus regardé. Mais dans notre façon de travailler, on va garder ce qui a fonctionné depuis deux ans », a maintenu l’entraîneur Stéphane Gilli.
Dans quel état va-t-on retrouver Lyon ?
L’Olympique lyonnais est sans doute l’équipe qui a connu le plus de remous extrasportifs lors de l’intersaison. Sauvé in extremis d’une rétrogradation administrative en Ligue 2, l’OL a débarqué John Textor pour placer Michele Kang à sa tête. Surtout, plusieurs éléments importants de l’équipe sont partis : Rayan Cherki en tête, en direction de Manchester City, mais aussi le gardien Lucas Perri ou encore Alexandre Lacazette.
L’heure est logiquement aux économies pour les Rhôdaniens, qui ont sauvé l’essentiel mais sortent forcément affaiblis de cet été, qui les a vu engager des joueurs prometteurs mais sans références au très haut niveau dont Ruben Kluivert, le fils de Patrick, ou encore Tyler Morton, un milieu de Liverpool de 22 ans qui n’a disputé que deux matchs avec les Reds en Premier League. Tout de même qualifiés en Ligue Europa, les hommes de Paulo Fonseca ont de quoi espérer réaliser une saison marquante.
Brest, comment gérer l’après ?
Auteur d’une belle campagne de phase de ligue en Ligue des champions (victoire 4-0 face à Salzbourg, nul face à Leverkusen), Brest était parvenu à se qualifier pour les barrages à la surprise générale, avant de se faire étriller par le PSG (10-0 au cumul). Neuvième de Ligue 1, Brest repart cette saison sans rendez-vous européen.
Le club breton a également perdu plusieurs de ses piliers comme le gardien Marco Bizot, le milieu Mahdi Camara ou encore l’attaquant Abdallah Sima (auteur de 12 buts la saison passée). Le coach Eric Roy, arrivé en janvier 2023 au chevet d’une équipe relégable, doit composer avec une situation financière délicate. « Je ne pense pas qu’il y aura beaucoup d’investissements sur les joueurs la saison prochaine. Sans la C1, je pense qu’on aurait mis la clé sous la porte », avait-il confié en mai dernier. Le technicien, qui a prolongé jusqu’en 2027, devra insuffler une nouvelle dynamique aux Finistériens.
Qui sera le tube de l’été ?
Brest 2e après cinq journées en 2023, Nantes 5e après autant de matchs l’an passé. A chaque début de saison, un invité surprise se mêle au top 5 après quelques journées. Qui héritera de ce rôle cette saison ? Strasbourg pourrait bien être l’équipe idoine. Depuis que BlueCo, le consortium d’investisseurs américains propriétaire de Chelsea, a racheté le club alsacien en juin 2023, les mouvements s’enchaînent entre les Blues et le RCS.
En plus de ce pont avec ce cador de Premier League, Strasbourg a pioché un peu partout en Europe pour dénicher des pépites. L’attaquant Joaquin Panichelli, arrivé d’Alavés, fait partie de ces paris. Le Racing a limité les départs également. S’il a perdu Habib Diarra et Andrey Santos, il a conservé Emanuel Emegha et Diego Moreira. En plus de la Ligue 1, il tentera de se qualifier pour la C4 et pourquoi pas faire mieux que la 7e place de la saison écoulée.
La chaîne Ligue 1+ va-t-elle reconquérir le public ?
Après les fiascos Mediapro et DAZN, la Ligue de football professionnelle (LFP) a décidé de gérer elle-même la diffusion du championnat de France. En créant la chaîne Ligue 1+, la Ligue joue gros pour elle mais également pour l’avenir des clubs français. En l’absence de rentrées financières liées au contrat avec un diffuseur, les clubs français comptent en effet sur le nombre d’abonnés pour parvenir rapidement à un équilibre financier, voire à des gains.
Nicolas de Tavernost, le directeur général de LFP Média qui gère cette chaine, a prévenu que les deux prochaines années seraient « difficiles », mais il a des ambitions élevées : « On serait déçus à moins d’un million d’abonnés la première année », avait-il dit à L’Equipe, le 2 juillet. En avril dernier, DAZN ne comptait que 700 000 abonnés.