Trois ans après avoir refusé l’estimation de leur agent immobilier, un couple marseillais tente toujours de vendre sa maison. En cause : un prix de vente surévalué dès le départ, malgré les avertissements du professionnel. Une erreur que beaucoup de propriétaires continuent de commettre, au risque de perdre bien plus qu’ils n’espéraient gagner.

Un attachement affectif plus fort que le marché

Mai 2022, Marseille. Une maison de 175 m² avec vue mer est mise en vente par ses propriétaires, au prix de 1 115 000 €. Pourtant, les agents immobiliers consultés, dont Ori Chamla de l’agence Licorne, estiment le bien à 930 000 €.

La maison présente certes des atouts, mais aussi plusieurs freins : une rénovation à prévoir, une configuration sur trois niveaux peu pratique, et une vue mer uniquement visible depuis le dernier étage. Des éléments que les vendeurs ont sous-évalués au profit de leur projection personnelle.

Face au refus d’ajuster le prix, Ori Chamla accepte de publier l’annonce, pensant pouvoir corriger ensuite. Mais il comprend vite que les vendeurs ne souhaitent pas revoir leurs ambitions à la baisse, et préfère mettre fin au mandat.

Une stratégie qui se retourne contre eux

Le scénario redouté se produit : le bien devient une référence de comparaison. Il aide à vendre les autres, mais ne se vend pas lui-même. En étant positionné trop haut, il perd peu à peu de sa crédibilité et suscite la méfiance.

L’usure de l’annonce s’installe : les mois passent, puis les années. Les acheteurs se disent qu’il y a un problème. Et quand les visites deviennent rares, les offres à prix cassé affluent.

Depuis 2022, les propriétaires ont changé plusieurs fois d’agence, baissé le prix à 1 090 000 €, puis 1 100 000 €, 1 000 000 €, pour aujourd’hui afficher 890 000 €. Sans succès. Et ce sont trois années de taxe foncière et de frais d’entretien qui se sont ajoutées à la facture.

La leçon d’une erreur fréquente

Cette situation n’est pas un cas isolé. Beaucoup de vendeurs pensent « laisser une marge de négociation », mais un prix trop élevé empêche d’attirer les bons acheteurs. Le bien devient invisible sur les filtres de recherche, ou pire : il attire pour les mauvaises raisons.

L’agent immobilier devient alors simple exécutant d’une volonté biaisée. Et si le dialogue ne permet pas de réajuster rapidement, l’opportunité de vente se dissout dans le temps.

Un bien estimé à 930 000 € vendu trois ans plus tard à 840 000 €, c’est 90 000 € de perdus. Mais c’est aussi le coût d’une rigidité d’analyse.

Mon regard : vendre n’est pas se séparer, c’est transmettre

On ne vend pas qu’un maison : on vend une histoire. Mais si l’affect prend le dessus sur la réalité du marché, l’histoire s’enlise.

Les chiffres ne mentent pas : le marché est déjà en repli, et le pouvoir d’achat immobilier des Français est en baisse. Viser un prix irréaliste, c’est perdre du temps, de l’argent, et surtout des occasions.

Accepter une estimation réaliste, c’est aussi faire confiance à ceux dont c’est le métier. L’agent immobilier n’est pas un simple poseur de pancartes : c’est un analyste de la valeur, un conseiller sur la stratégie, un interprète du marché.

Source : https://immobilier.lefigaro.fr/vendre/actualites-de-la-vente-immobiliere/3180-erreur-frequente/

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Catégories Finances personnelles Étiquettes Agent immobilier, Aggent immobilier, Immobilier, Propriétaire, Vente immobilière
Charlie Antona

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