Cyrille Veraldo est spécialisé dans les projets audiovisuels. – © Etienne COLIN
Installé à Vesoul, le vidéaste jongle avec les sons, les images et les souvenirs grâce à sa microentreprise baptisée CVMS. Musicien de coeur, ingénieur de formation, ce quinquagénaire à l’énergie calme incarne l’art du rebond. Portrait.
La première fois qu’on a aperçu Cyrille Veraldo, c’était au pied de l’église de Noroy-le-Bourg, en mai dernier. Tandis que Clément Pin et son équipe de l’entreprise Clem’Eco s’affairaient à redonner fière allure au monument, lui faisait décoller un drone, caméra embarquée, pour capturer les travaux depuis les airs. Un regard tranquille, une posture concentrée, et ce petit sourire accroché au visage : l’homme semblait dans son élément. Nouvel habitant de Vesoul, où il vient de s’installer dans une maison blottie au pied de la colline de la Motte, Cyrille est un homme aux multiples vies. Sa microentreprise, CVMS – pour Création Vidéo Musique et Son – a vu le jour il y a trois ans, mais son parcours, lui, est déjà bien rempli. Né à Troyes, enfant de fonctionnaire, il grandit au gré des mutations paternelles. Très jeune, il développe une fascination pour les instruments. Pas ceux qu’on regarde dans les vitrines, non : ceux qu’on démonte, qu’on répare, qu’on comprend. Il traîne souvent dans les magasins de musique, se lie avec des luthiers, apprend sur le tas à redonner vie aux guitares électriques. À cette époque, quelques noms le font déjà rêver : Eddie Van Halen, guitariste et auteur du titre interplanétaire « Jump ». A travers ses expériences de vendeurs dans une boutique de l’Essonne, il croise le guitariste de Tai Phong qui a fait ses beaux jours avec le tube « Sister Jane » chanté par un certain Jean-Jacques Goldman. « A cette époque, j’avais envie de devenir ingénieur du son », se remémore-t-il avec un sourire. Le rêve s’effleure, sans jamais devenir unique voie. En banlieue parisienne, il passe du temps dans un atelier de luthier, bricole, apprend encore aux côtés d’un fabricant français de basse guitare. Pourtant il ne se voit pas « enfermé dans un atelier », comme il dit. À l’armée, il troque la six cordes pour la trompette, et se découvre une certaine aisance avec les cuivres. Un héritage, sans doute : son grand-père jouait du tuba. C’est aussi à cette période qu’il commence à écrire pour Sono Mag, un magazine spécialisé dans le matériel audio. Une collaboration qu’il poursuit encore aujourd’hui. Puis vient le moment de se réinventer.
De la musique… à l’hôpital de Vesoul
Début des années 1990, il retourne sur les bancs de l’école en cours du soir. Résultat : un diplôme d’ingénieur en ingénierie biomédicale. Il s’engage dans plusieurs missions humanitaires sur ses congés : Sénégal, Burundi, Rwanda… Il garde un souvenir particulièrement marquant d’un projet de 2005 : « J’ai monté une salle de radiologie complète au Mali, que j’avais récupérée, démontée, transportée avec l’aide d’une association. »
De 2019 à 2023, il est responsable du matériel médical à l’hôpital de Vesoul. Mais quelque chose manque. Envie de créer, de revenir à l’essentiel : le son, l’image, la narration. Il claque la porte du monde hospitalier et lance son activité de production audiovisuelle. Sa microentreprise se développe à grande vitesse. L’an dernier, il produit une série de six podcasts pour la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), consacrée aux métiers du soin. En janvier, il prend en charge une mission ponctuelle dans la même structure, dédiée à la gestion des crises sanitaires majeures. Mais très vite, c’est vers les caméras qu’il revient, et surtout vers le ciel. Depuis son studio aménagé chez lui, il réalise des vidéos de A à Z : son, montage, mixage, étalonnage… Ses images, tournées avec une caméra professionnelle ou un drone, révèlent son goût du détail et sa sensibilité de cinéphile. « L’image m’inspire, j’aime jouer avec les ambiances », confie-t-il. Son terrain de jeu favori du moment ? Les mariages. Il aime raconter ces journées pleines d’émotions, attraper les sourires, les regards, les gestes tendres. Et ça plaît. Son téléphone ne cesse de vibrer : les demandes affluent, les projets s’enchaînent. Couples, entreprises, collectivités, même des enseignes de grande distribution ont fait appel à lui. Son objectif ? Développer l’événementiel. « Ce que j’aime, c’est capter ce qui ne se voit pas tout de suite. Rendre palpable une émotion, un frisson, une atmosphère. » À cela, s’ajoute une autre corde à son arc : Cyrille est aussi pilote d’avion breveté. Une passion qui remonte à l’adolescence, époque où il passait des heures à assembler des maquettes d’aéronefs. Aujourd’hui, il fait voler de vrais engins… et ses rêves avec.
Cyrille Veraldo avance sans bruit, mais avec une intensité rare. Des hôpitaux aux studios, des scènes de mariage aux ciels de Haute-Saône, il trace un sillon unique, à la croisée des arts et des techniques. Une chose est sûre : il n’a pas fini de nous surprendre.
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