Alors que le prix reste souvent cité comme principal frein à l’achat d’un véhicule électrique, une nouvelle étude allemande révèle que l’écart de prix entre thermique et électrique est en forte baisse. Une tendance encourageante, mais qu’il convient de nuancer.

 

Malgré l’accélération de la transition électrique, le prix d’achat reste l’argument n°1 avancé par les personnes réticentes. Ou tout simplement les personnes qui aimeraient passer à la voiture électrique, mais qui ne peuvent pas. En 2024, une étude de la KfW (banque publique allemande) rappelait que 59 % des automobilistes d’outre-Rhin citaient encore le prix comme principale barrière à l’électrique. Un argument qui baisse, mais qui reste devant le manque d’infrastructure de recharge (51 %), l’autonomie (44 %) ou les temps de recharge (30 %). Et pour cause : les voitures électriques neuves ont longtemps coûté 10 000 à 15 000 € de plus que leurs équivalents thermiques. Une différence souvent compensée par des bonus gouvernementaux ou des dispositifs spécifiques (leasing social, exonérations fiscales), mais qui restait sensible dans le budget des ménages.

Une nouvelle étude montre une convergence des prix

Selon les dernières données compilées par l’expert automobile Ferdinand Dudenhöffer, l’écart moyen de prix entre modèles thermiques et électriques en Allemagne est tombé sous les 3 000 €. Un calcul qui s’appuie sur les 20 modèles les plus vendus dans chaque segment, remises incluses. En un an, la différence de prix a été divisée par deux, grâce à un double effet : à la fois les remises sur les modèles électriques qui ont fortement augmenté, atteignant aujourd’hui en moyenne 17 % du prix catalogue, mais également, côté thermique, des remises qui se font plus rares, alors même que leurs prix de base sont en hausse. Autrement dit, les courbes se rejoignent. Ou au moins se rapprochent, toujours à l’avantage du thermique. À l’achat au moins, car à l’usage c’est une autre affaire. En tout cas, à modèle équivalent, et en tenant compte des rabais commerciaux, l’achat d’un véhicule électrique devient de moins en moins un luxe inaccessible.

Mais dans certains pays, l’électrique reste (trop) cher

Si cette évolution est encourageante, elle ne reflète pas encore toutes les réalités européennes. En France, par exemple, l’UFC-Que Choisir rappelait en avril dernier que le prix moyen d’une voiture électrique neuve (42 390 € en 2024) restait largement supérieur à celui d’un modèle thermique (26 774 €). L’association pointait notamment la baisse progressive des aides à l’achat, passées de 1,5 milliard d’euros en 2023 à 700 millions en 2025. Résultat : des écarts de +12 % à +40 % selon les modèles, même pour des citadines comme la Peugeot 208 ou la Fiat 500. Loin de l’égalité annoncée.

 

Maël Pilven

Nouvelle ou ancienne, thermique ou électrique, l’automobile me fait vibrer depuis toujours. Au volant comme derrière mon écran, j’en parle avec autant de passion que possible !

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Publié le 16/08/2025 à 17:00