Mario M. est connu des services de police. Tellement que le 18 juillet dernier, lorsqu’il a volé à une octogénaire sa carte bancaire alors qu’elle venait d’effectuer un retrait dans une banque de la place Castellane à Marseille (6e), il a été rapidement identifié sur les images de vidéosurveillance et interpellé peu de temps après à proximité de son domicile. Il n’était plus en possession de la carte – jetée dans une poubelle à Noailles – et le billet de 100 euros retiré par la vieille dame avait été converti en paris sportifs dans un PMU, il avait encore les reçus dans les poches.

Quelques jours plus tard, le trentenaire s’est retrouvé face au tribunal correctionnel de Marseille, à la faveur de la procédure de comparution rapide. Un délai court qui n’a pas permis aux enquêteurs de faire réaliser une expertise psychiatrique, un point âprement discuté à la barre.

« Professionnel du vol et de l’agression »

Car Mario M. a été diagnostiqué il y a onze ans d’une schizophrénie. Mais ce jour-là, il avait remplacé ses médicaments par un cocktail de cocaïne et de cannabis, ajoutant un vol avec violence à son parcours judiciaire déjà ponctué d’épisodes similaires. Au point que la procureure Pauline Hamel l’a taxé à l’audience de « professionnel du vol et de l’agression », requérant à son encontre une peine de 30 mois de prison avec mandat de dépôt.

Mais cette absence d’expertise, alors même que le prévenu tenait des propos incohérents à l’audience, a ouvert un boulevard à la défense. Me Manon François, conseil de Mario M., a ainsi encouragé les juges à retenir une altération de son discernement lors des faits.

6 mois ferme en prison

« Aujourd’hui, on fait comme si ses troubles psychiatriques n’existaient pas. […] Il faut arrêter de croire que c’est une stratégie », a-t-elle plaidé. Elle a été – en partie – entendue : Mario M. a été condamné à une peine de 18 mois de prison dont un an assorti d’un sursis probatoire. Il purgera tout de même 6 mois ferme derrière les barreaux.