Nouvelle saison en National 2. Les Girondins de Bordeaux, l’un des clubs français au plus grand palmarès, enchaîne une deuxième année au niveau amateur. De quoi décourager les supporters ? Pas vraiment. Pas moins de 11 953 spectateurs ont assisté à la rencontre Bordeaux – Avranches, ce samedi 16 août au stade Atlantique, pour la reprise de la saison. Le virage sud était une nouvelle fois plein, avec près de 4 000 personnes abonnées.

Devant les traditionnelles buvettes de Bordeaux-Lac, Fredy, 63 ans, et son fils Arnaud, 35 ans, ont leurs habitudes. Ils ont toujours été abonnés au stade. « On sera là quoi qu’il arrive. Même si on doit jouer en Régional 1, on viendra, c’est notre mode de vie, notre culture », assurent-ils. Et peu importe s’ils ont un président qu’ils tiennent pour responsable de leur descente aux enfers. « On essaye de faire abstraction. On vient pour les Girondins, pour le club, pour l’institution qui est au-dessus de tout, pas pour lui », clame Fredy, en tapant sur le fanion de son maillot.

Le virage sud est « la tribune où on vit le plus l’ambiance », assurent Didier et Audrick, supporters des Girondins depuis toujours.

Le virage sud est « la tribune où on vit le plus l’ambiance », assurent Didier et Audrick, supporters des Girondins depuis toujours.

Laurent Theillet / SO

« Le club était là avant lui »

Même sentiment pour Didier, qui soutient les Marine et Blanc depuis cinquante ans. « Venir sous Gérard Lopez, oui ça fait chi***. Le problème, c’est que c’est lui ou rien. On est obligé de faire avec. Lopez, ce n’est pas les Girondins de Bordeaux. Ça l’est sur une courte durée. Mais les vrais Girondins ils sont là, dans la tribune. Le club était là avant lui et il le sera longtemps après lui », rappelle-t-il. « On ne définit pas l’amour d’un club par rapport à un président », ajoute son neveu, Audrick.

Au coup d’envoi, le virage sud a déployé une banderole : « Les grands clubs ne meurent jamais »

Ces deux supporters ont toujours été au virage sud. Ils concèdent que « les Ultramarines se sont montrés plus compatissants envers lui que contre certains présidents », se montrant plus admiratifs de la position anti-Lopez des North Gate, l’autre groupe de supporters du virage nord : « Souvent, on a été dans l’incompréhension de la réaction des Ultras. » Et pourtant, ils continueront une fois de plus à donner de la voix et à chanter à leurs côtés cette saison. « Ça reste la tribune où on vit le plus l’ambiance. Depuis tout petit, quand t’es supporter, c’est le virage sud », ressentent-ils.

Le virage sud compte près de 4 000 abonnés pour cette nouvelle saison.

Le virage sud compte près de 4 000 abonnés pour cette nouvelle saison.

Laurent Theillet / SO

« On a besoin des Ultras »

Le groupe historique de supporters a été très critiqué sur les réseaux sociaux pour sa position jugée « laxiste ». Certains appellent même à boycotter le virage sud ou le stade Atlantique. « Je n’irai plus au stade tant que Lopez sera président », écrit sur X (ex-Twitter) un fan, lassé de la gestion du club sous sa présidence. « Moi je ne peux pas me passer du stade. Pourtant, j’ai critiqué les Ultras sur les réseaux, mais je ne me priverai pas de l’ambiance du virage sud pour autant. C’est ma passion », assure Damien. « Heureusement qu’il y a les Ultras pour soutenir les joueurs, on a besoin d’eux », ajoutent Hugo et Julien, la vingtaine.

Si les supporters sont toujours là, le club, lui, n’a plus le droit à l’erreur. « Si on ne remonte pas cette saison, on va vraiment devenir un club amateur », craignent-ils. « Cette année, Gérard Lopez n’a aucune excuse. Contrairement à l’été dernier, les joueurs ont eu une préparation. C’est la montée ou rien », clame Didier. Au coup d’envoi, le virage sud a déployé une banderole : « Les grands clubs ne meurent jamais. »