Une femme qui boit une bière alors qu'elle a du cholestérol.L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération. © Adobe Stock

En France, plus de 20 % des adultes présentent un excès de cholestérol total selon Santé Publique France. Et parmi eux, nombreux sont ceux qui, l’été venu, se demandent : “Est-ce bien raisonnable de boire une bière fraîche si j’ai du cholestérol ?”

Le sujet n’a rien d’anodin. Car si la bière ne contient pas, à proprement parler, de cholestérol, elle peut bel et bien déséquilibrer votre profil lipidique. Notamment si vous avez aussi des triglycérides élevés, un foie déjà fragilisé… ou une passion pour les chips en terrasse.

Bière et cholestérol, un duo explosif ou un faux débat ? Pas de cholestérol dans la bière… mais pas d’immunité pour autant

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la bière ne contient pas de cholestérol. Ce n’est donc pas elle qui, directement, augmente le “mauvais cholestérol” (LDL) dans le sang. Mais l’ennui, c’est qu’elle est riche en glucides et en calories vides. Et surtout, elle contient de l’alcool, lequel n’est jamais anodin pour le foie. Et c’est là que les choses se compliquent.

Une consommation régulière d’alcool, même modérée, peut entraîner une hausse des triglycérides, ces graisses qui circulent dans le sang, souvent en tandem avec un excès de cholestérol. Un terrain glissant pour le cœur et les artères.

Et en pratique, une canette de bière de 33 cl représente environ 140 kcal, soit l’équivalent d’un pain au lait. Et elle contient aussi 12 à 15 g d’alcool pur/litre, ce qui n’est pas négligeable.

Une bière, oui… mais pas tous les jours

Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), l’alcool est à consommer avec une extrême prudence. En 2017, Santé Publique France a fixé la limite à 2 verres standards par jour maximum, et pas tous les jours, pour les hommes comme pour les femmes. Et, si le cholestérol LDL est élevé, mieux vaut limiter fortement l’alcool. Et si les triglycérides sont hauts aussi, il faut même l’éviter totalement.

En clair, ce n’est pas la bière elle-même qui pose problème, mais le contexte métabolique dans lequel elle est consommée. Un verre à l’occasion, dans un cadre de vie sain, ne vous mènera pas aux urgences. Mais un apéro quotidien avec charcuterie, inactivité physique et stress chronique, si.

Bon cholestérol vs mauvais cholestérol : l’alcool, un faux ami ?

On a longtemps entendu que l’alcool, en très faibles quantités, pouvait augmenter le HDL, c’est-à-dire le “bon” cholestérol. C’est en partie vrai. Mais… Une méta-analyse publiée dans The Lancet en 2018 a montré que même une consommation modérée d’alcool (1 verre par jour) augmentait le risque de mortalité toutes causes confondues, malgré un petit bénéfice cardiovasculaire sur le papier.

En clair, l’alcool ne doit jamais être considéré comme un “médicament”, même s’il a un effet favorable sur le HDL. Ses effets délétères sur le foie, le pancréas, le cœur et le cerveau surpassent très largement ses avantages supposés.

Cholestérol et bière : alors, on fait quoi ?

Si vous tenez à votre petite mousse, pas de panique. Il est possible de trinquer sans ruiner votre bilan lipidique à condition de suivre quelques règles de bon sens.

  • D’abord, limitez-vous à un seul verre de 25 cl, ce qui permet de rester sous la barre des 10 g d’alcool, la limite à ne pas franchir pour préserver sa santé. 
  • Privilégiez une bière légère, à moins de 5 % d’alcool : elle est moins calorique et moins agressive pour le foie.
  • Évitez les bières aromatisées, brunes ou trop sucrées : elles sont souvent plus alcoolisées et riches en glucides, ce qui augmente le risque de voir vos triglycérides s’envoler. Et surtout, ne buvez pas tous les jours. Laissez à votre foie le temps de souffler : il en a besoin pour métaboliser correctement l’alcool.
  • Autre astuce simple : buvez toujours en mangeant, jamais à jeun. Cela ralentit l’absorption de l’alcool et limite les pics dans le sang. Et n’oubliez pas de faire régulièrement un bilan sanguin : cholestérol total, HDL, LDL, triglycérides, enzymes hépatiques… Mieux vaut prévenir que guérir.

Enfin, si vous êtes sous traitement contre le cholestérol (statines, fibrates ou autre) parlez-en impérativement à votre médecin. Certaines associations avec l’alcool peuvent poser problème et méritent un avis médical personnalisé.

À SAVOIR

Selon une étude menée par l’Assurance maladie et Santé publique France, près d’un quart des Français ayant un excès de cholestérol l’ignorent, faute de dépistage régulier. Un simple bilan lipidique, recommandé tous les 5 ans dès 40 ans (ou plus tôt en cas de risque cardiovasculaire), permet pourtant d’identifier et corriger la situation à temps.

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