Comme tout bon vitrail, il faut aller les chercher dans une église. Celle-là date du début du XX e siècle, se trouve à Lunéville et s’appelle l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, en toute logique. Construite en 1911-1912, cette église occupe une place majeure dans le culte de la sainte. C’est la première église paroissiale à prendre le vocable de la « Bienheureuse Jeanne d’Arc ». Une dispense papale avait d’ailleurs été nécessaire car nulle église ne pouvait être consacrée si elle n’était pas consacrée spécifiquement à un saint.

Certes d’autres églises en France ont été depuis construites en l’honneur de la sainte. Mais ce qui la distingue de tous les autres édifices, ce sont ses vitraux. C’est le plus important ensemble de vitraux dédiés à la vie de la sainte en France, 26 vitraux sur 28 soit une superficie de 400 m².

Un anarchronisme

Ces vitraux sont semblables à une bande dessinée et racontent des épisodes connus et moins connus de sa vie. Si tout le monde a entendu parler des apparitions de Domrémy ou de son martyre à Rouen, en revanche qui se souvient de son entrevue avec le duc de Lorraine Charles II ?

Au début de l’année 1429 elle est reçue par le duc, malade, qui attend d’elle un miracle. Jeanne d’Arc, qui n’a pas la langue dans sa poche, lui reproche d’avoir éconduit son épouse Marguerite de Bavière. À la suite de son passage à Nancy, Jeanne d’Arc va visiter Saint-Nicolas-de-Port sur le cheval noir qui lui avait été offert par Charles II afin de prier le patron des Lorrains.

L’artiste, cependant, commet un anachronisme, il représente la basilique dont la construction ne débutera qu’en 1483. La vérité historique est que Jeanne est venu prier dans le petit édifice qui fut détruit par la suite pour laisser place à la basilique, où l’on vénérait déjà la relique du saint.

Un enfant ressucité

Autre sujet d’étonnement, le vitrail consacré au miracle de Lagny de mai 1430. Jeanne d’Arc aurait ressuscité un enfant mort depuis trois jours, les quelques moments suffisants pour son baptême. C’est le seul miracle attesté de Jeanne d’Arc. Lors de son procès elle précisera que l’enfant était noir et qu’il prit des couleurs le temps d’être ressuscité.

Cet ensemble de vitraux est dû à l’atelier d’art Benoit et Janin, qui a décoré de nombreuses autres églises en Lorraine, en particulier l’église Notre-Dame-de-Lourdes et Saint-Epvre à Nancy. Avis aux amateurs Sainte Jeanne d’Arc n’est ouverte que le dimanche après-midi (juillet août).