L’histoire commence par une conversation, à la terrasse d’un café, et se termine à 5 895 m d’altitude. Une envie lancée à la volée qui n’attendait pas vraiment de réponse : « J’ai toujours voulu monter au sommet du Kilimandjaro ». Quand on discute entre sportifs, même du dimanche, il n’en faut parfois pas plus pour allumer une étincelle. Un an et demi plus tard, en regardant s’éloigner le toit de l’Afrique, après 7 jours de marche et plus de 4 000 m de dénivelé positif avalés, on se dit qu’avec volonté et détermination les rêves les plus hauts ne sont pas inaccessibles.
Le toit de l’Afrique culmine à 5895 m d’altitude, entre une mer de nuage et les neiges éternelles. / Photo E. S.
Avec 27 millions de pratiquants, la randonnée pédestre est la première discipline sportive de France. En Provence, près de 40% des habitants se sont mis à courir et à marcher sur les 10 000 km de sentiers balisées recensés dans la région.
De là à vouloir passer au niveau supérieur, il n’y a qu’un pas à franchir. Difficile certes mais à portée de chaussures. Tous les ans, 25 000 personnes environ tentent l’ascension du géant de Tanzanie. Nous arrivons donc déjà à la première chose essentielle à savoir, non, le Kili ne se trouve pas au Kenya. De là-bas, on peut le voir pour prendre de belles photos, mais pour l’affronter, il faut se rendre dans le nord-est de la Tanzanie à 340 km au sud de l’équateur. Pas question de tenter l’aventure en solo.
La montée vers le sommet se fait au-dessus des nuages. / Photo E. S.Pas besoin de « travel planer »
Pour les amateurs, mieux vaut partir avec un guide. Aujourd’hui la mode est aux « travel planers », qui organisent votre circuit en amont et vous suivent tout le long. Le concept paraît rassurant mais la facture monte très vite. Entre 500 et 800 € de plus selon le voyage. Cette aide n’est pas indispensable car de nombreuses entreprises locales très sérieuses proposent des séjours clefs en main beaucoup moins coûteux. L’idéal est d’éviter les grosses structures, souvent détenues par des capitaux étrangers.
Avec elles, le trek ressemble vite à un gros voyage en groupe. Dans la petite ville de Moshi, au pied du Kili, les petites entreprises organisent des escapades sur mesure avec des accompagnateurs en montagne diplômés (Licence) qui vous préparent à distance. Tous parlent anglais, possèdent de solides compétences médicales et connaissent la montagne comme leur poche.
Les porteurs se déplacent chaque jour d’un camp à l’autre. / Photo E. S.
Spirit of Kilimandjaro par exemple a été fondé il y a une dizaine d’années par William, un jeune guide originaire de la région. Il travaille avec ses équipes de chauffeurs, de porteurs et son cuisinier. La petite taille de la structure permet de faire connaissance plus facilement avec les habitants du pays. La rando se transforme vite en moment de partage. Plus qu’un exploit physique, elle devient une aventure humaine.
Pour trouver le bon contact, inutile donc de payer un intermédiaire, il suffit de regarder les commentaires sur les plateformes comme Tripadvisor, Google ou encore l’indémodable Guide du Routard. N’hésitez pas ensuite à communiquer par WhatsApp pour vous faire une idée plus précise et à échanger sur les forums.
La route Machame permet d’accéder au toit de l’Afrique en six jours. / Photo E. S.Pas besoin de trop forcer
Quand votre choix est fait, il ne reste plus qu’à choisir l’une des cinq voies qui conduisent au sommet, sachant que les plus longues permettent une meilleure acclimatation et présentent les meilleurs taux de réussite. Vos interlocuteurs montagnards vous guideront ensuite dans l’achat du matériel et dans la préparation physique. Pas besoin de trop forcer, les randonnées sont moins difficiles que certains tronçons des GR français. Ce qui sera déterminant, ce sera votre capacité à gérer la montée en altitude. Un petit essai à 3 000 dans les Alpes du Sud peut vous donner quelques indications mais le reste de l’histoire s’écrira en face-à-face avec le Kili. Là-bas, certains disent que l’âme du géant africain rejette ceux qui ne l’abordent pas avec patience et humilité. Il n’y a pas de meilleur conseil à donner.
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